Face à la virulence des critiques qui torpillent actuellement l’organisation des élections sénatoriales en décembre prochain, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation monte au créneau et défend bec et ongles l’initiative du gouvernement de tenir le scrutin le 11 décembre prochain. Contrairement aux propos tenus par l’opposition, Tianarivelo Razafimahefa a martelé qu’ « il n’y a aucunement lieu de forcing » pour tenir les sénatoriales en décembre prochain. Hier, à Ankazobe, il a soutenu que l’organisation des consultations à cette date « tient compte scrupuleusement toutes les dispositions des textes en vigueur en matière électorale ». Et, les cas des vingtaines de communes qui ne sont pas encore en mesure de participer au vote, faute d’élus, ne devraient pas constituer, selon le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, une entrave à l’organisation des élections sénatoriales. D’ailleurs, il n’est pas question de laisser un vide institutionnel si on sait pertinemment que le mandat de l’actuelle mouture de la Chambre haute expirera en janvier prochain, a-t-il poursuivi.
Forcing. La tenue des élections sénatoriales en décembre prochain alimente le débat politique depuis la publication de la date par la commission électorale. Le calendrier avancé par Alarobia, adoubé par le gouvernement, n’est pas partagé par l’opposition qui y voit un « forcing » de la part du pouvoir pour partir à l’assaut de la Chambre haute, laquelle est actuellement contrôlée par l’opposition. Les détracteurs du régime veulent alors que le rendez-vous de décembre soit annulé. Pour atteindre leurs objectifs, les sénateurs du parti Hery Vaovao ho an’i Madagasikara montent au front et goupillent contre le gouvernement. Ils ont récemment saisi la Haute cour constitutionnelle pour demander l’annulation du décret de convocation des grands électeurs en vue du scrutin du 11 décembre prochain. Quant aux maires et conseillers communaux et municipaux du parti Tiako i Madagasikara, ils ont décidé hier, de ne pas participer au vote. Une situation qui soustrait davantage des membres au collège électoral.
Entorse. Tenir les sénatoriales au mois de décembre, en pleine période de pluie, oppose au plus haut point le régime et ses détracteurs. La commission électorale, initiatrice du calendrier qui fait polémique, avance ainsi des éléments de réponse sur cette question dans son document qui compile les recommandations pour « l’amélioration de la gestion du processus électoral » et qu’elle vient de publier avant-hier. Selon la Ceni, « la fixation de la date d’une élection ne dépend pas uniquement de la volonté politique du Gouvernement ou de l’autorité qui détermine le calendrier électoral, mais elle est aussi tributaire de la fin du mandat des élus en exercice ». Et de poursuivre que « la position de la Haute Cour Constitutionnelle est claire sur cette question: la tenue des élections durant la saison sèche n’est pas une formalité substantielle et son inobservation ne constitue pas une entorse au bon déroulement du scrutin. Elle ne peut être considérée que comme une préférence », lit-on dans le document publié par la commission électorale.
Rija R.