La crainte de la Covid-19 s’éloigne peu à peu et c’est donc de manière raisonnée que l’on aborde le problème. La population est consciente du fait que le virus soit toujours présent, et qu’on peut se prémunir de la contamination en suivant les recommandations maintes fois répétées. C’est en s’adaptant à la présence du Coronavirus que les citoyens de notre pays ont repris un rythme de vie normal. Il s’agit maintenant d’affronter l’après-crise et de voir comment nos dirigeants vont remettre sur pied une économie mise à mal par ces cinq mois de confinement-déconfinement. En attendant, la vie politique a repris son cours. Les antagonismes sont réapparus. Le pouvoir est décidé à mener à bien les projets qu’il a mis en chantier. L’échéance qui se présente à lui est la tenue des sénatoriales en décembre. L’élection est vivement contestée par l’opposition qui a déposé plusieurs requêtes auprès de la HCC pour s’y opposer. Les organisations de la société civile ne sont pas en reste dans ce domaine. L’impression qui se dégage de l’attitude du régime est qu’il ne veuille pas s’en laisser compter et qu’il ne reculera pas, écartant toute contestation. Les protestations qui s’élèvent ici et là sont totalement ignorées, faisant dire à certains que les dirigeants sont décidés à mettre au pas tous ceux qui veulent contrecarrer leur plan. La CUA a, elle aussi, fort à faire en ce moment avec tous ceux qui renâclent devant son désir de lancer son plan d’assainissement de la capitale. Le maire d’Antananarivo a essuyé une première salve de critiques après la présentation du code municipal d’hygiène. Il lui faudra mener une grande campagne d’explication pour convaincre une opinion tananarivienne qui s’est braquée contre lui après avoir pris connaissance de certains articles de ce code de l’hygiène. La décision de remettre de l’ordre dans l’organisation des marchés a aussi provoqué des remous chez les marchands occupant des trottoirs de la capitale.
Sur le plan international, il n’y a aucune accalmie sur le front de la lutte contre la Covid-19. La situation est toujours aussi grave. Les Etats-Unis, avec 200 000 morts, arrivent en tête dans le bilan macabre de l’épidémie dans le monde. Il y a eu 2 millions de cas de contamination cette semaine. L’Inde et le Brésil suivent toujours de très près. La Chine peut se targuer d’avoir définitivement stoppé la pandémie et ses dirigeants ont mis en scène leur victoire. Le président Xi Jingping a distingué quatre personnalités considérées comme des héros dans la lutte contre la pandémie. Ces experts scientifiques ont obtenu la médaille de la République, la plus haute distinction de l’état. En Europe, on est en train de se prémunir contre une nouvelle vague de contamination. Les autorités espagnoles tentent d éviter le reconfinement après la constatation d’un taux d’incidence élevé. En France, de nouvelles mesures ont été prises après l’augmentation du nombre des décès en 24h. La limitation des horaires d’ouverture des bars et restaurants a été décrétée.
Aux Etats-Unis, à six semaines de la présidentielle, la bataille de la communication bat son plein. Donald Trump qui est en baisse dans les sondages est parti en guerre contre les votes par correspondance qui devraient pourtant être privilégiés en cette période de pandémie. Il martèle qu’ils ne sont pas fiables. Son adversaire, Joe Biden, s’insurge contre cette opinion car les votes par correspondance sont très importants pour le camp démocrate.
L’éloignement du danger représenté par la Covid-19 redonne plus de vigueur au combat politique entre le pouvoir et l’opposition. Le débat est de plus en plus passionné et l’atmosphère qui règne s’alourdit. Le pouvoir avance ses projets et veut les réaliser coûte que coûte. Il le fait, ce au mépris des objections formulées ici et là.
Patrice RABE