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vendredi, juillet 4, 2025
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Fetison Rakoto Andrianirina : « Ce mauvais coup-là risque d’être fatal au régime »

Fetison Rakoto Andrianirina sort de son silence.
Fetison Rakoto Andrianirina sort de son silence.

L’homme a ses « maux » à dire sur l’incarcération à Antanimora de deux journalistes. Interview.

Midi : Quel bilan accordez-vous au Pouvoir durant ces six premiers mois ?

Fetison Rakoto Andrianirina : « Un constant indéniable et partagé par une grande majorité de la population, le pouvoir a mis du temps pour se mettre en place. En dépit d’une rapide reconnaissance internationale, l’impact d’un retour à l’ordre constitutionnel tarde à être ressenti au niveau de chaque foyer. Certes, relever une situation chaotique causée par une longue transition n’est pas du tout facile mais je dois dire que l’Exécutif semble être déjà à bout de souffle. A moins d’un sursaut gouvernemental, la confiance de la population risque de s’amenuiser ».

Midi : Est-ce à dire que rien ne marche d’après vous ?

FRA : « Il faut reconnaître que la tâche n’est pas du tout facile. D’ailleurs, je l’ai déjà prédit lors des campagnes électorales. Il serait difficile pour celui ou celle qui va être élu(e) de redresser seul cette situation et qu’il faudrait parachever ensemble cette crise. La situation actuelle me donne raison ; les critiques fusent de partout et poussent l’Exécutif à lever des boucliers qui sont parfois contraires aux discours d’apaisement tenus depuis le début du mandat. Les crises sociales commencent à se manifester ici et là. Les dérives d’un pouvoir à l’affût, critiqué, apparaissent. Tel est le cas par exemple de l’incarcération de ces deux journalistes ».

Midi : Que pensez-vous de leur mise en détention préventive ?

FRA : « L’incarcération soudaine et brutale des deux responsables de « Madagascar Matin » est un très mauvais coup contre le Droit, contre l’Etat de droit, contre la Démocratie, contre les Libertés, contre la Presse et finalement, contre la Réconciliation Nationale ».

Midi : D’aucuns disent que les journalistes ne doivent pas s’abriter derrière le statut de journaliste pour bénéficier d’une sorte d’immunité.

FRA : « Quel que soit le degré de gravité des faits reprochés aux journalistes, on n’incarcère pas sur simple plainte personnelle en diffamation et on ne requiert pas une procédure d’extrême urgence alors même que les faits allégués n’ont rien à voir avec un quelconque trouble à l’ordre public ou avec l’imminence patente d’une grave menace contre l’intégrité d’un bien ou d’une personne. L’Exécutif, qui maîtrise et contrôle le Parquet, entend-il demeurer dans la culture répressive et dictatoriale de la défunte Transition ? Entend-il, dans la foulée, démontrer qu’il sait instrumentaliser la Justice ? C’est à se demander si les mauvais coups auraient-ils donc à ce point longue vie dans les hautes sphères de ce pays pour que le minimum de respect des droits fondamentaux soit impossible ».

Midi : Si vous étiez à la place des dirigeants actuels, que feriez-vous ?

FRA : « Ce mauvais coup-là risque fort d’être fatal au régime déjà fragilisé par les crises sociales, alors même qu’il se targuait d’instaurer l’Etat de droit. L’Exécutif doit trouver les moyens de réduire d’une manière rapide la pauvreté, d’apaiser les foyers de tension et de reconsidérer sa position dans le respect de la démocratie et des libertés pour se voir manifester les soutiens dont il a besoin ».

Propos recueillis par R. O

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