« Le Club Développement et Ethique (CDE) condamne l’incarcération des deux journalistes du quotidien Madagascar Matin ». C’est ce qu’a déclaré hier le président de cette association Albain Rabemananjara. Le CDE exige ainsi leur libération immédiate. « Cet emprisonnement constitue une menace contre la liberté d’expression et la liberté de presse à Madagascar. C’est un réel danger pour la démocratie naissante dans le pays et pour le développement qu’inspirent les 20 millions de malgaches », a-t-il soutenu. Et d’ajouter que « par ces actes, le nouveau régime tente de se glisser dans une dérive dictatoriale et la réconciliation nationale est devenue un discours politique démagogique dont la démarche concrète n’est qu’illusoire jusqu’à présent. Par ailleurs, pour un régime en court d’argument, ou celui qui démontre sa faiblesse, c’est une forme de décrédibiliser la presse de s’attaquer sur la forme que sur le fond de l’article qui fait polémique ». Selon le président du CDE, « ce qui importe c’est de vérifier et de mener une investigation sur les éléments rendus publics par la presse plutôt que s’en prendre aux journalistes qui ne font que leur devoir d’informer ».
Liste. Dans la foulée, « Albain Rabemananjara de déclarer qu’ « une liste des noms des personnes soupçonnées d’être impliquées dans les trafics de bois de rose a été publiée par l’ambassade américaine, l’Alliance Voahary Gasy et l’ancien Premier ministre Omer Beriziky, mais le dossier est classé toujours sans suite. Le régime actuel devrait faire la lumière sur ces dossiers s’il prétend vouloir être intransigeant sur les hors-la-loi ». Selon ses dires, « la situation est inquiétante... La société civile devrait faire preuve de solidarité derrière la presse malgache qui traverse actuellement des moments difficiles de son histoire. L’attitude du nouveau pouvoir pourrait avoir un impact sur le droit de la population à accéder aux informations, et pourrait permettre aux autorités d’abuser de leurs pouvoirs ». Albain Rabemananjara estime donc que « les ministres concernés devraient assumer leur statut de personnalité publique et adopter à cet effet des comportements exemplaires en matière de gestion des affaires publiques ». « S’en prendre aux journalistes est une méthode des faibles. Démontrer son efficacité en matière d’initiatives et de projets de développement pour un régime est rassurante pour l’opinion », a-t-il soutenu.
Davis R