Il n’y a pas de liens entre la décision de l’aviation civile française relative aux vols de rapatriement et les questions relatives à la sûreté et à la sécurité aérienne.
Aucun problème au sein de l’aviation civile de Madagascar (ACM). C’est du moins ce qui ressort des précisions apportées par Tovo Rabemanantsoa, directeur général de cet organisme, en réponse à l’article paru dans nos colonnes sur « une nouvelle menace sur la sûreté et la sécurité aérienne ».
Aucune défaillance. Concernant tout d’abord les vols de rapatriement, l’ACM explique que ce sont des vols spéciaux. « Compte tenu de la pandémie liée à la Covid-19, ces vols nécessitent des autorisations spéciales et sont traités au cas par cas. Par ailleurs, ces vols ne sont pas régis par des accords aériens, mais se négocient entre les États. Par conséquent, il n’y a aucun lien entre la décision de la DGAC relative à l’autorisation de vols de la compagnie Air Madagascar, et le retour à l’Annexe B, dans la mesure où ladite décision n’est pas liée aux aspects techniques concernant cette dernière ». L’instance dirigeante de l’ACM se déclare par ailleurs très compétente en matière de mise en conformité. « D’autre part, l’équipe actuelle mène un travail de fond de mise en conformité réglementaire avec les standards OACI, pour accompagner et soutenir les opérateurs, et pour éviter de retomber dans la liste de sécurité de l’Union Européenne. En effet, à ce jour, aucune défaillance pouvant affecter les opérations des compagnies aériennes n’a été décelée dans les processus de gestion de la réglementation, de la certification et de la surveillance des opérateurs par l’ACM. La gestion des opérateurs aériens à Madagascar est également conforme aux standards internationaux. »
Restructuration. En ce qui concerne les départs d’une partie du personnel opérés ces derniers temps, le DG de l’ACM les explique par un souci de restructuration. « L’ACM a procédé à une restructuration en vue d’une maximisation des résultats, et d’une optimisation des ressources afin de ne pas mettre en péril la sécurité et la sûreté aériennes. Cette optimisation conduira l’ACM à la fois à la performance et à la pérennité grâce à une vision combinée à court et à long termes. Cette restructuration vise le développement de l’organisation, un ordonnancement des fonctions qui permet de réduire les coûts, de concentrer les compétences, et de mettre en valeur les atouts de l’ACM. Evidemment, un tel changement au sein d’une organisation peut toujours provoquer une réticence et susciter une opposition pour certains employés. Enfin, il faut noter l’importance de différencier le départ à la retraite de la fin d’un contrat. En effet, le directeur en question fait partie des employés qui partiront à la retraite dans les prochains mois, et qui ont reçu l’instruction de solder leur congé, compte tenu de la difficulté financière que traverse l’ACM et beaucoup d’autres organisations en ce moment à cause de la crise sanitaire ». On attend en tout cas les résultats concrets de ces « grands efforts » annoncés par l’actuel DG de l’ACM.
Recueillis par R.Edmond.