La tournée du président Andry Rajoelina dans le Sud de la Grande île prend fin ce jour. Pas de répit en effet pour le chef de l’Etat qui, pendant cinq jours, a pu ratisser les régions Androy et Anosy pour constater de visu les difficultés vécues au quotidien par la population du Sud. Cette dernière qui fait face notamment à soixante années de sècheresse, d’insécurité et de Kere. Se disant préoccupé par la situation actuelle dans le Sud, il avance des solutions à court et à long terme. Notamment l’installation d’un tunnel d’acheminement d’eau depuis la rivière Efaho jusque dans l’Androy ; le pipeline Mandrare – Sampona (5,4 millions de dollars) ; le pipeline Bemamba – Antaritarika (31,2 millions de dollars) ; le projet de captage d’eaux depuis la rivière Tarantsy dans l’Anosy jusqu’à Ambovombe, et passant par Amboasary Sud ; l’amélioration des forages existants ; l’installation d’un système d’unités de désalinisation solaire ; le renforcement du pipeline Ampotaka – Beloha – Tsihombe ; ainsi que l’extension du pipeline Ampotaka et Sampoina. Le président de la République a aussi annoncé la mise en place d’un Centre de réhabilitation nutritionnelle intensive et médicale dans les districts les plus touchés par le kere, en l’occurrence Amboasary, Tsihombe, Ambovombe et Beloha. « Je ferai tout pour mettre fin une bonne fois pour toute à ce fléau », a déclaré Andry Rajoelina lors de la cérémonie d’inauguration de la nouvelle direction régionale de la Sécurité publique de Fort-Dauphin. Il a même laissé entendre lors de cette occasion que « d’ici un an, le Kere sera éradiqué ». Actuellement, le gouvernement malgache s’est engagé dans des pourparlers avec des experts espagnols et israéliens qui octroieront des formations aux paysans du Sud. En effet, le mot d’ordre est clair. Le Sud doit être la priorité des priorités. Lors de sa visite à Ampotaka, Andry Rajoelina a bousculé les membres du gouvernement en leur incitant à prendre leurs responsabilités, notamment la ministre de la Population Bavy Angelica Michelle, qui a été appelée à être plus présente sur le terrain. « Je veux que vous soyez plus présente ici dans le Sud pour aider ces gens à sortir de cette précarité. Rester à Tana pour être présente chaque mercredi au conseil des ministres ne suffit pas », a-t-il averti. Pour ce qui est du court terme, Andry Rajoelina ordonne la distribution du « Vatsy Tsinjo » et du « Fiavota » au niveau de toutes les communes touchées par l’insécurité alimentaire.
Détermination. Il réitère aussi son « Velirano » concernant la réhabilitation de la route nationale n°13 reliant Ihosy et Fort-Dauphin. Ce projet a toujours fait l’objet de manœuvres et de manipulation politique depuis plusieurs décennies. C’est certainement la raison pour laquelle dès lors qu’Andry Rajoelina a annoncé sa détermination à le réaliser, des polémiques concernant le financement du projet ont refait surface. Les détracteurs du régime rappellent notamment la signature d’un accord de financement effectuée en décembre 2017 sous l’administration Rajaonarimampianina. Nul n’ignore pourtant que la signature d’un accord de financement ne signifie pas déblocage des fonds, de longues procédures sont encore de mise. Les bailleurs exigent de la transparence et réclament une garantie sur la bonne gestion du financement avant d’autoriser le déblocage des fonds. Durant le précédent régime, plusieurs projets ont été suspendus face aux nombreux dossiers et scandales de détournements et de malversations constatés au niveau de l’administration publique. C’était le cas notamment du dossier relatif à la réhabilitation de la RN5A reliant Ambilobe et Vohémar. Les bailleurs ont attendu l’installation du nouveau régime pour relancer les négociations. Il convient en effet de rappeler que la question de la RN13 a été rediscutée lors du dialogue politique qui s’est tenu à Iavoloha au mois de mai 2019, entre les pays membres de l’Union européenne et le régime Rajoelina. Ce n’est que dans le courant du mois de septembre 2020 que le ministère de l’Aménagement du territoire et des Travaux publics a sorti un appel à manifestation d’intérêt relatif à cet axe routier. Voilà pourquoi les travaux n’ont pas commencé après la signature de l’accord en 2017 ?
Actions. Hier, Andry Rajoelina a poursuivi ses actions dans l’Anôsy par l’inauguration du nouveau bâtiment de la direction régionale de la Sécurité publique (DRSP) nouvellement construit à Fort-Dauphin. Le deuxième de ce genre inauguré en l’espace d’un mois, après celui du Vakinankaratra. Selon le ministre Rodalys Fanomezantsoa Randrianarison, six autres nouvelles DRSP vont être inaugurées incessamment. Au total, douze bâtiments identiques sont inscrits dans la loi de finances et vont être construits cette année. Parallèlement, 27 nouveaux commissariats de police sont aussi prévus être mis en place dans tout Madagascar.
120 jours. C’est la durée de la construction de ce bâtiment aux normes dont le coût de réalisation est de 1,320 milliard d’ariary. Andry Rajoelina a aussi inauguré le Centre Vonjy de Taolagnaro installé au sein du CHRR d’Amboanato, et destiné à prendre en charge les enfants victimes de violences sexuelles. Il s’agit du sixième centre de ce type ouvert à Madagascar. C’est le fruit de la collaboration entre le gouvernement malgache, l’Agence coréenne de coopération internationale et l’UNICEF. Ouvert au mois de janvier 2020, le centre a déjà recensé 112 cas de violences sexuelles, dont 23 enfants entre 4 à 17 ans. Durant cette journée très chargée, le chef de l’Etat a aussi inauguré la Chambre de l’agriculture « Tranoben’ny tantsaha » de Fort-Dauphin, et a visité les routes en pavé moderne en cours de construction dans la ville, qui rentrent dans le cadre du projet d’extension de Fort-Dauphin. Le président Andry Rajoelina a aussi effectué une descente sur le terrain prévu pour abriter la construction d’un campus universitaire pour les jeunes de l’Anôsy.
Davis R