
Le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) n’a pas chômé durant la période de confinement. Entre avril et juin, l’organisme a transmis aux juridictions compétentes quarante dossiers d’infractions liées à des faits de corruption.
En somme, trente-neuf fonctionnaires sont poursuivis pour des faits de corruption qui ont eu lieu durant la période du 1er avril au 30 juin de cette année. Selon les chiffres publiés par le Bianco, les poursuites concernent un fonctionnaire de l’administration territoriale ; quatre du service des domaines ; sept de l’administration pénitentiaire ; onze agents de l’État ; et sept ordonnateurs et comptables publics. Trois gendarmes et six policiers sont également poursuivis pour avoir été mouillés dans des affaires de corruption durant le second trimestre de cette année, toujours selon le Bianco. Par ailleurs, onze élus au niveau des collectivités territoriales sont poursuivis également pour corruption, dont huit à Fianarantsoa.
Détention préventive. La corruption, qui a lieu durant le confinement des villes contaminées par la Covid-19, concerne également de hauts responsables, dont un ministre. En effet, pendant les moments forts de cette crise sanitaire entre avril et juin, le Bianco affirme avoir poursuivi un membre du gouvernement pour délit de corruption. Quatre autres hauts fonctionnaires le sont également, dont deux ont été arrêtés et mis en détention préventive. Durant ce trimestre, la vigilance des observateurs, notamment les organisations de la société civile, a particulièrement été très forte vis-à-vis de l’État. À noter que durant cette période, le Bianco a reçu 213 doléances qui pourraient ouvrir la voie à des investigations menées par ses agents.
Douanes. Selon le Bianco, quarante dossiers d’infractions liées à des faits de corruption ont été transmis aux juridictions compétentes durant le second trimestre de cette année. Ils concernent des abus de fonction, des détournements de deniers publics, de la corruption passive et active, de faux et usages de faux, de favoritisme et de concussion. Toutefois, durant cette période, ni magistrat, ni fonctionnaire de l’administration des douanes, encore moins de l’administration fiscale, n’ont été concernés par ces poursuites pour délits de corruption. Il est à noter que ces dossiers transmis par le Bianco ne concernent ni des affaires de conflit d’intérêt, ni d’enrichissement illicite, ni de blanchiment.
Recueillis par Rija R.