
Hier matin, le Fonds d’intervention pour le développement (FID) a présenté aux journalistes ses activités de 1993 jusqu’à aujourd’hui, lors d’un séminaire au Motel Anosy. L’association privée d’utilité publique a géré 514,08 millions USD, un financement de la Banque mondiale depuis son existence, et ce en dehors des autres financements provenant d’autres entités comme l’Unicef ou le ministère de l’Education nationale.
Pour rappel, le FID a été appelé à accompagner les efforts du gouvernement en 1993 pour atténuer les effets induits par les mesures d’ajustement structurel de l’époque, notamment les conséquences économiques et sociales du passage au régime capitaliste. Après divers programmes d’accompagnement des PME, des collectivités, et des populations, l’association a grandi et a acquis de l’expérience pour soutenir les familles vulnérables du pays. Aujourd’hui, le FID est placé sous la tutelle de la Primature et considéré comme le promoteur de l’expertise locale et du développement au niveau communautaire.
Réalisations. Depuis 1993, le FID a eu à gérer quinze projets financés par la Banque mondiale. Dans un premier temps, le Fonds social qui a coûté 10 millions USD entre 1993 et 1996 ; et la suite qui a bénéficié de 45 millions USD de plus de 1996 à 1999. Au vu des nombreux projets qui ont été confiés à cette entité, on peut même dire que les techniciens de l’association n’ont jamais chômé. Programmes communautaires, dégâts cycloniques, programme de développement communautaire, politique nationale sur la décentralisation et la déconcentration, et bien d’autres encore, figurent parmi les projets financés par la Banque mondiale et assurés par le Fonds d’intervention pour le développement. Dernièrement, les projets qui ont fait le plus d’échos dans les médias sont le programme d’urgence de sécurité alimentaire et de protection sociale ; les filets sociaux de sécurité ; et les réponses aux catastrophes. Dans ces projets figurent « Vatsin’Ankohonana », un système de bourse familiale permettant aux familles vulnérables d’envoyer leurs enfants à l’école ; le transfert monétaire « Fiavota » à destination des populations du Grand Sud ; ou encore les « Filets sociaux productifs», ou « Asa Avotra Mirindra », dont le but est d’appuyer la productivité agricole et la préservation de l’environnement dans les communautés locales. Ces derniers programmes couvriraient 5 % de la population malgache actuellement, selon ce qui a été dit lors du séminaire d’hier. Ce qui est encore loin de l’objectif de 15 % de la population, dont plus de la moitié vit dans une extrême pauvreté.
Suite. Les programmes de protection sociale du FID se poursuivent jusqu’à maintenant. Ceux qui ont déjà pu bénéficier des transferts monétaires recevront leurs fonds très prochainement, selon les explications des responsables. Par ailleurs, d’autres programmes sont en cours d’élaboration mais les détails n’ont pas encore été donnés. Avec tous les projets qu’il a pu mener depuis, le FID est conscient que les résultats ne sont pas palpables par le grand public en raison de l’éparpillement des zones d’intervention. Néanmoins, les techniciens affirment que le changement est bien présent, au niveau local. « Vous savez, il faut aussi l’effort de tous, la contribution de tous les secteurs et de tout un chacun pour vraiment métamorphoser les choses. La protection sociale ne peut être l’affaire d’une seule personne ou d’une seule entité », nous ont expliqué les deux intervenants du FID.
Anja RANDRIAMAHEFA