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mardi, septembre 16, 2025
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Pour un conseil d’éthique

La vie politique semble s’être arrêtée sur le cas des deux journalistes emprisonnés pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Le tribunal n’a pas donné hier une suite favorable à la demande de liberté provisoire formulée par les avocats. Les deux inculpés sont retournés en prison. L’opinion publique estime la décision injuste. Le verdict sera connu demain. On est bien tenté de se demander devant la dimension qu’a prise cette affaire, au niveau des médias nationaux et internationaux ainsi que du public, s’il ne faudrait pas remettre sur le tapis les lois sur la diffamation, contenues dans le code de la communication. Certaines clauses de nature très répressives gagneraient à être révisées pour permettre la recherche de la vérité et l’investigation. Jusqu’à présent, une citation de nom peut entraîner un procès en diffamation et dissuader le journaliste de poursuivre son enquête jusqu’au bout à cause des sanctions qu’il peut encourir.

Pour un conseil d’éthique

       En tout cas, il est grand temps d’améliorer la juridiction sur la presse pour que le professionnalisme puisse voir le jour et régner. Les dérives de certains médias que l’on déplore sont souvent les conséquences néfastes de certaines lois répressives encore appliquées alors qu’elles n’ont plus de raison d’être. Elles peuvent découler aussi de l’absence d’un conseil de discipline digne de ce nom au niveau de la profession. Il est certain que les journalistes préfèrent en matière professionnelle, la juridiction de ses pairs plutôt que celle de l’Etat. Or, l’Ordre des journalistes, qui pourrait assurer le rôle de vigile n’est pas prêt de voir le jour. La presse et ses contradictions n’ont pas permis d’organiser des élections pour sa mise en place. Devant l’évolution de la situation, il devient plus opportun d’orienter la réflexion sur la mise sur pied d’un vrai conseil de déontologie et d’éthique dont l’absence se fait grandement sentir au niveau de la profession.   Les cas d’atteinte à la vie privée susceptibles d’entraîner des procès en justice ne font que fragiliser davantage la place et le rôle de la presse dans la société. Les abus en ce sens interpellent et rappellent que toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. Tout cela ramène à la notion de responsabilité. Le journaliste ne doit pas négliger que la liberté de chacun doit s’arrêter là où commence celle des autres. Que la liberté de tout dire et dans n’importe quelle situation peut infliger des dommages directs ou indirects. Mais quoi qu’il en soit, la démocratie naissante a besoin d’une presse libre et professionnelle pour s’épanouir. Il est temps d’en faire des objectifs sans que l’on mette des journalistes en prison et en prenant en considération des sanctions plus appropriées aux délits de presse à une époque moderne.

Zo Rakotoseheno

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