
La course vers Anosikely est ouverte. Le dépôt des candidatures pour des différents challengers a été clôturé le 12 octobre dernier. En attendant le coup d’envoi officiel de la propagande, qui devrait commencer le 19 novembre prochain, les états-majors politiques sont déjà en effervescence en vue des prochaines consultations qui devraient donc élire les prochains sénateurs. Deux importantes formations politiques sont en lice et vont donc s’affronter pour siéger au Palais d’Anosikely. Il s’agit, dès lors, de la plateforme IRMAR, qui va défendre les couleurs présidentielles, et, le parti Malagasy Miara-Miainga, le parti de l’actuel ministre des Travaux publics et de l’aménagement du territoire, Hajo Andrianainarivelo.
Divergences. Cette bataille surprend pourtant certains observateurs, car ce sont deux formations de la même mouvance politique qui se retrouvent face à face sur le terrain et on peut s’interroger sur les dessous de ce combat. Le parti MMM de Hajo Andrianainarivelo serait-il en train de prendre ses distances par rapport à sa famille politique ? Très certainement. Car sans avoir renié la personne de Andry Rajoelina et en confirmant même qu’ils sont du même bord, l’actuel ministre des Travaux publics et de l’aménagement du territoire a, en tout cas, fustigé sans ménagement, sans les citer pourtant, certains hauts responsables nommés qui gravitent autour de Andry Rajoelina. On peut alors penser qu’il ne s’agit que de divergences mineures portant, entre autres, sur le choix de certaines personnes et de simples nuances dans la vision de certaines choses. Toutefois, le binôme formé par le président de la République et son ministre des travaux publics et de l’aménagement du territoire pendant des années ne s’en retrouvera pas, ni affecté ou ébranlé.
Blessures. Puisque la présentation d’une liste MMM aux prochaines sénatoriales fait partie, somme toute, du jeu démocratique normal. Dans ce cas, la guerre se déroulera en toute fraternité. Ou sous un autre angle, la présentation d’une liste contre la plateforme présidentielle recèle-t-elle autre chose de plus profond, une véritable fracture entre les deux formations ? Seuls les deux hommes savent de quoi il retourne pour l’heure. Et dans ce cas, la précampagne et la campagne électorale des sénatoriales révèleront, sans nul doute, jusqu’où ira l’affrontement et quelle sera la dimension des blessures qui en ressortiront. Pour l’heure le gagnant est la démocratie. Un seul parti dans une élection rappellerait trop ces régimes dictatoriaux d’un autre temps. La pensée unique ne doit pas être érigée en règle dans les pays respectables.
Recueillis par Rija R.