
La capitale malgache a enregistré ces dernières années un nombre important de magasins d’électronique, et d’appareils électroménagers, ainsi que des boutiques de vêtements. Des commerces, qui en plus de déranger le trafic routier, amplifient grandement les nuisances sonores en centre-ville notamment en raison de l’utilisation massive de matériels de sonorisation.
« Impossible de s’entendre pour les piétons qui passent par Andravoahangy, Behoririka, Ambodifilao, ou encore Besarety » s’est plainte Mme Harinivo. En effet, presque tous les commerces de ces quartiers recourent à l’utilisation de matériels de sonorisation qui fonctionnent dès l’ouverture du magasin jusqu’à sa fermeture. Et pire encore, les magasins et boutiques en question sont parfois placés côte à côte que les oreilles du passant ne connaissent aucun répit. Mais ce marketing semble convaincre les propriétaires des magasins puisqu’aujourd’hui, il est hors de question d’ouvrir un commerce sans disposer d’un budget pour un ampli de puissance ou des baffles capables de rivaliser avec la concurrence. En d’autres termes, c’est celui qui fera le maximum de bruit qui est plus susceptible d’attirer la clientèle. Or, ceci n’est pas tout à fait vrai, ces bruits rebutent parfois la clientèle qui sont à la recherche de calme.
Les personnes handicapées. Après, il faut aussi noter que le fait de diffuser de la musique à un volume très élevé est un manque de considération à la fois à la tranquillité publique mais aussi envers les personnes souffrant d’un handicap. Selon Josoa Radafiniantsoa, directeur exécutif de la Fédération des personnes handicapées (FPH) : « les personnes handicapées sont grandement troublées par ces bruits. Nous sollicitons nos sens pour pouvoir nous repérer dans la rue, or ces bruits ont le don de les perturber ». Mais les propriétaires et gérants de magasins n’ont que faire de qui leurs bruits peuvent gêner, tant que l’enseigne reste visible, c’est tout ce qui compte pour eux.
Code municipal d’hygiène. Dans le code municipal d’hygiène qui entrera en vigueur bientôt, « l’utilisation des outils ou appareils, de quelque nature qu’ils soient ; susceptibles d’occasionner un bruit ou une vibration intense nécessite l’autorisation du Service municipal outre celles exigées par d’autres réglementations » selon l’Article 73. Autrement dit, il faut obtenir une autorisation auprès de la CUA pour utiliser un matériel de sonorisation. Ce qui n’arrange pas vraiment le problème de la tranquillité publique sauf si les autorités sont très sévères sur les critères d’accord de l’autorisation en question.
Souvenons-nous que le problème de la nuisance sonore en centre-ville n’est pas un problème qui date d’aujourd’hui. Depuis, longtemps, les administrations successives d’Antananarivo ont tenté de résoudre le problème en promulguant divers textes de loi qui finalement, ont été laissés aux oubliettes. Aujourd’hui, on peut même dire que la ville d’Antananarivo est devenue un vaste centre commercial ; encore faut-il que les produits commercialisés d’une boutique à l’autre soient variés.
Anja RANDRIAMAHEFA