La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a confirmé cette semaine la liste des candidatures retenues pour les élections sénatoriales du 11 décembre prochain. 14 candidatures ont ainsi été confirmées. En effet, Alarobia a validé tous les dossiers reçus. La déclaration officielle de présentation des listes retenues aura lieu le 29 octobre prochain. C’est donc officiel. Seule la plateforme pro-régime, l’IRD sera représentée au niveau des six provinces. Les anciens partis au pouvoir quant à eux, le Tiako i Madagasikara (TIM) de Marc Ravalomanana et le Hery Vaovao hoan’i Madagasikara (HVM) de Hery Rajaonarimampianina ont choisi le boycott des sénatoriales et ne participeront pas aux scrutins. Même choix politique pour les groupuscules regroupés au sein du Rodoben’ny Mpanohitra ho an’ny Demokrasia eto Madagasikara (RMDM). Le parti Malagasy Miara-Miainga du ministre de l’Aménagement du territoire et des Travaux publics, Hajo Andrianainarivelo, lui, présente des candidats à Toamasina et à Antananarivo et rivalisera donc contre la plateforme politique au pouvoir. Notons également, la participation de listes indépendantes dans les autres provinces. Ainsi, trois listes entreront en concurrence au niveau des provinces de Toamasina, Antananarivo et Antsiranana, et deux candidatures de chaque pour les provinces de Fianarantsoa et de Toliara. Quant à la Province de Mahajanga, l’IRD fera cavalier seul.
Polémiques. L’on s’achemine donc vers un razzia de l’IRD. Mis à part les candidats présentés par le Malagasy Miara-Miainga de Hajo Andrianainarivelo qui possède des maires et des conseillers communaux et municipaux, les autres candidats ne feront certainement pas le poids contre le parti au pouvoir. L’existence de certains candidats de l’IRD qui ne font pas l’unanimité auprès de la base fera aussi la particularité de ces sénatoriales. En effet, l’on constate quelques prétendants faisant l’objet de contestations au sein même des partisans du pouvoir. Des frustrations se font sentir, notamment chez les acteurs politiques du TGV et du MAPAR. Le cas de Neypatraiky Rakotomamonjy, un ancien élu HVM, faisant partie de la liste IRD à Toliara par exemple, est source de polémiques au sein des fidèles partisans du Tanora malaGasy Vonona. Certains se disent d’ailleurs consternés par le fait qu’il soit originaire de la Province de Fianarantsoa et non pas de Toliara. Par ailleurs, il est toujours député. Aux yeux des observateurs, ceci confirme l’hypothèse selon laquelle le régime Rajoelina est en manque, voire ne possède pas, de politiciens et de personnalités crédibles pour occuper les postes à responsabilités. L’on fait recours à la politique du » Ny tonta ihany no avadibadika « , contrairement au principe du président Andry Rajoelina, qui souhaite placer des nouvelles têtes qui ne traînent pas de casseroles. A première vue, l’on constate aussi que pour ces sénatoriales, la plateforme pro-régime a choisi de récompenser les copains, et les… coquins. Des commentaires plutôt négatifs font surface quant aux deux candidats à Antananarivo, à savoir Herimanana Razafimahefa et Sylvain Rabetsaroana. Deux fidèles compagnons de lutte du président Andry Rajoelina. Nul n’ignore pourtant que leur parti n’ont pas forcément eu de grande influence sur les résultats des élections. C’est certainement la raison de la frustration de certains politiciens pro-régime qui ont probablement espéré un » seza » en guise de récompense. Nul n’ignore pourtant que le président Andry Rajoelina et le bureau central du parti ont leurs raisons et justifient ces choix, auxquels il faut se soumettre. Quoiqu’il en soit, ce sont les grands électeurs qui éliront les sénateurs et la reconnaissance de la base est importante pour les candidats sénateurs.
Davis R