Après l’annonce de la fin de l’état d’urgence sanitaire, le relâchement est quasi-total à Antananarivo comme dans les autres villes de Madagascar. Pourtant, le bilan hebdomadaire du CCO fait toujours état de nouveaux cas détectés dans les hôpitaux locaux.
Le ministère de la Santé publique continue de sensibiliser la population sur les gestes barrières. Éviter de se serrer les mains ou de se rapprocher de trop près d’une personne ; porter un masque de protection dans les lieux publics ; contenir les éternuements avec le coude, et bien évidemment se laver les mains le plus de fois possible dans la journée ; voilà les gestes qui sont devenus si familiers ces derniers temps même s’ils sont souvent ignorés. « Que la fin de l’état d’urgence sanitaire soit décrétée ne signifie pas qu’il n’est désormais plus possible de contracter le coronavirus », a tenu à préciser le Dr. Henintsoa. D’ailleurs, les autorités recommandent toujours la consultation immédiate d’un médecin au cas où les symptômes de la Covid-19 apparaissent. Néanmoins, la fin de l’état d’urgence sanitaire est vue comme une délivrance pour beaucoup.
Test Covid-19. S’il y a encore quelques mois, les centres qui permettaient de se faire tester à la Covid-19 étaient très nombreux, ce n’est plus le cas maintenant. Ils ne sont plus que quelques hôpitaux et laboratoires à en proposer. Dans certains d’entre eux, le test a même un coût au-delà des moyens de la grande majorité de la population, un peu moins que le salaire minimal à Madagascar. Mais cela n’a guère d’importance aux yeux des plus démunis. Désormais, le coronavirus n’est plus qu’une petite grippe qui peut se guérir à coup de paracétamol et d’autres médicaments génériques accessibles dans les pharmacies. Il faut cependant savoir que l’automédication est dangereuse pour la santé.
Crise au passé ? Le nombre de tests n’est plus aussi conséquent que durant les six précédents mois. Il va de soi que le nombre de malades enregistrés baisse également. Mais la question que se pose une partie de l’opinion publique est : « à quoi ont donc pu servir les mesures draconiennes de ces derniers mois s’il suffisait de diminuer le nombre de tests effectués pour en finir avec cette maladie ? ». La logique est qu’après le pic de la pandémie, le nombre de cas diminuerait, ce qui est effectivement arrivé. A présent, il reste à espérer que le pays ne connaîtra pas de deuxième vague, à l’instar de la situation actuelle dans certains pays occidentaux.
Anja RANDRIAMAHEFA