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vendredi, juillet 4, 2025
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Les députés comme dans « Ruy Blas »

« Ruy Blas », peu de personnes ont lu cette œuvre de Victor Hugo (1802-1885) ; mais beaucoup ont certainement vu son adaptation cinématographique : « La Folie des grandeurs » avec Louis de Funès et Yves Montand. Ce film montre bien l’indécence des grands d’Espagne devant un peuple accablé par la pauvreté, avec les lourds impôts à payer à une classe politique d’un royaume décadent.

Dans « Ruy Blas », on notera surtout la célèbre maxime teintée d’ironie « Bon appétit Messieurs ! », dite quand Ruy Blas, alors devenu ministre d’Etat, surprend les conseillers du roi, en séance dans la salle du gouvernement, entrain de se partager les revenus du royaume. Ce « Bon appétit » fait penser à nos élus en train de se goinfrer lors d’un « traditionnel cocktail ! », alors que des photos de faméliques victimes du Kere implorent le monde entier à nous venir en aide. Il y a, en plus des amuse-gueules (ils sont bien les bouches du peuple et non leurs porte- paroles), d’âpres discussions portant sur les « carrosses » (4×4) à exiger, ainsi que sur les rentes à vie (pension de retraite). De plus, comme dans « Ruy Blas » où l’on fomente la destitution de la reine du trône, ici on trame la descente de sa présidente du perchoir, et l’on voit que les paroles échangées librement, loin du protocole établi, ne sont pas contre-productives. Du moins pour ceux qui ont la voix de toutes les voix, ce qui ne va pas manquer à l’issue des prochaines sénatoriales.

John Emerich Edward Dalberg Acton (18341902), historien et homme politique britannique disait : « Power tends to corrupt, and absolute power corrupts absolutely » (Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument), formule en vérité empruntée à Machiavel, il paraît. La question que l’on peut se poser est celle-ci : à force de tirer sur la corde, nos hommes politiques sont-ils conscients qu’ils sont comme des funambules par nature en équilibre instable, et que tôt ou tard ils risquent de tomber… et de haut ?

Puis, quand l’indécence règne en maître, n’est-ce pas le signe de la décadence des institutions et des valeurs qu’ils veulent défendre ? Pour en revenir à ce cocktail qui a tant fait jaser ou a rendu fataliste beaucoup de monde, n’aurait-on pas dû faire l’économie de critiques, et dans leur réplique ne pas perdre encore l’occasion de se taire ?

M.Ranarivao

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