
L’opposition poursuit sa tournée dans les régions. Les partis de l’opposition ont été à Fianarantsoa ce weekend.
Depuis les réunions à Antananarivo et les déclarations successives de l’après-crise sanitaire, les partis de l’opposition ont commencé à faire le tour des grandes villes pour tenir des manifestations qui sont jusqu’à présent interdites par les autorités locales. A Fianarantsoa, samedi dernier, une délégation conduite par des députés du parti Tiako i Madagasikara, avec certaines figures de l’opposition, a débarqué dans la capitale du Betsileo pour « faire un rapport parlementaire ». Une manifestation dans ce cadre a été prévue se tenir dans le centre ville de Fianarantsoa, dans les locaux de Magro. Mais l’accès sur les lieux a été bloqué par les forces de l’ordre faute d’autorisation pour les manifestants.
Détermination. Des négociations ont été menées pour tenter de débloquer la situation mais les autorités locales ont resté intransigeantes et refusent de céder face à la détermination de quelques parlementaires qui ont entamé des pourparlers avec les éléments de forces présents sur les lieux. Egalement, la délégation conduite par les députés du parti Tiako i Madagasikara a souhaité discuter le sujet avec le préfet de Fianarantsoa. Mais la rencontre n’a pas eu lieu au plus grand regret de Julien Randriamorasata, administrateur civil de carrière, membre du bureau politique du parti Tiako i Madagasikara. Selon ce dernier, son collègue de préfet devrait « ouvrir ses portes à ces parlementaires » pour discuter de cette situation politique dans sa circonscription.
Provocation. L’opposition n’est pas à ses premiers déboires. Dans les autres grandes villes, où elle a tenté également de tenir des manifestations, les échecs sont toujours au rendez-vous. A Toamasina comme à Mahajanga, l’accès dans les locaux de Magro, ont été toujours refusé par les autorités locales toujours préoccupées par la propagation du virus dans les grandes villes du pays. Face à cette intransigeance de l’Etat, les opposants ne reculent pas non plus. Pour certains observateurs, l’attitude de ces derniers équivaut à des provocations qui auraient pour objectif de soulever une contestation dans les villes. L’opposition, notons-le, a été très virulente dans leurs critiques contre le gouvernement à propos de la gestion de la crise du coronavirus. Leurs membres ont vilipendé le régime à tout bout de champ lorsqu’il s’agit d’aborder la crise sanitaire.
Echec. Dans ce bras de fer qui l’oppose aux tenants du pouvoir, l’opposition perd davantage la face. L’échec de la récente manifestation tenue par les députés de l’opposition à Ambatondrazaka a fait des bruits dans le microcosme. Ils ont peiné à rameuter la foule dans un stade à moitié plein. A Fianarantsoa, quelques attroupements démontrent l’indifférence de la population de cette ville devant la manifestation de l’opposition. Quoiqu’il soit, ces tournées régionales organisées par l’opposition témoignent son dynamisme. Face à une offensive des tenants du pouvoir, qui bénéficient d’une longueur d’avance face à ses détracteurs, l’opposition ne compte pas se laisser faire, ni rester les bras ballants, mais veut également occuper le terrain en vue des prochaines échéances électorales.
Rija R.