Il ne manquait plus que ça, les machos n’ont qu’à bien se tenir. Les membres dits du sexe faible vont être aussi incorporés dans les corps d’élite de l’armée malgache. Si jusque-là elles étaient confinées au boulot administratif ou socio-médical, les voilà maintenant parmi « les gros biceps », les Rambo de service, prêtes à être en première ligne et prêtes à en découdre avec les ennemis de la nation. Est-ce un effet d’annonce ou bien parce que la discrimination par le genre est battue en brèche dans une institution qui dit qu’elle n’est faite ni pour les faibles ni pour les plus sensibles ?
Au-delà de ce fait « d’armes » de la femme, on peut se poser la question de la position de l’institution militaire vis à vis du sexe féminin. La chute de Marc Ravalomanana, en 2009, est due au fait qu’il ait été lâché par les hommes en treillis, lui qui, pourtant, se targuait d’avoir l’estime de la grande muette. N’a-t-il pas été, en effet, le maître d’œuvre de la déroute militaire de l’amiral ? Mais pourquoi cette désaffection au point de vouloir à tout prix le terrasser en bombardant Iavoloha ? Les explications sont multiples, outre son verbiage sans effet de doter en matériels l’armée d’un côté et de l’autre de la mettre au pas budgétairement pour mettre fin à une gabegie financière en confiant la gestion de celle-ci au ministère des Finances. Il a, en plus, eu l’outrecuidance de mettre à la tête du ministère de la Défense une descendante d’Eve en la personne de Madame Manorohanta Cécile, nomination considérée comme un mépris pour les hommes en armes. Même des généraux qui l’ont aidé en 2002 dans la conquête du pouvoir s’en sont offusqués au point d’en vouloir à sa vie.
Cette femme bien qu’épouse d’un officier, ne faisait en fait pas partie du sérail et ne relevait pas de la discipline militaire. Son parcours politique pendant la transition a révélé que Ravalomanana pensant faire, et un coup politique, elle est parente d’un adversaire politique, et une opération de séduction (ouverture d’esprit), s’est trompé lourdement.
Tout ceci, pour dire, loin s’en faut, que le parcours du combattant de la femme malgache pour accéder à toutes les fonctions militaires n’est pas près d’être à sa fin. Accomplir le test d’endurance avec obstacles avec 40 kilos sur le dos sur 14 kilomètres est peut être possible pour la femme malgache, rien qu’à la voir faire des longs trajets avec un bidon jaune d’eau sur la tête, un enfant sur le dos et les paniers de vivres à la main… Mais quant à vaincre le machisme ambiant, là, c’est une autre paire de manche.
M.Ranarivao