C’est une véritable bataille de communication que pouvoir et opposition se livrent depuis un certain temps. Chacun pousse ses pions et prend à témoin l’opinion publique. Dans ce duel à fleurets mouchetés, le régime acquiert un certain avantage car il dispose des moyens du pouvoir. Sur la forme, les messages qu’il communique sont plus convaincants. Sur le fond, ceux de l’opposition ont un fond de vérité que l’on ne peut pas contester. Mais malgré cela, cette opposition n’a aucune marge de manœuvre pour se faire écouter. Finalement, pour le moment, l’avantage est dans le camp du pouvoir, mais on sent la montée d’une certaine frustration chez les ténors de l’opposition et leurs partisans.
Le règne sans partage du pouvoir sur le plan de la communication
Les élus de l’opposition ont choisi de faire une tournée en province et de s’arrêter dans les grandes villes pour faire un rapport d’activités à la population. Mais ils sont à chaque fois empêchés de le faire par les forces de l’ordre . Le face-à-face est toujours tendu, mais c’est sur la place publique que les discours sont prononcés. L’opposition a fermement protesté contre ce qu’elle qualifie d’abus d’autorité. Le président du TIM, Marc Ravalomanana, est monté au créneau pour dénoncer un retour à la dictature opéré par le pouvoir. Il a demandé avec force un véritable statut de l’opposition et a dénoncé l’inexistence d’une loi l’instaurant. Le régime, quant à lui, se préoccupe très peu des protestations de cette opposition qui est pour le moment réduite à l’impuissance. Le président de la République annonce la mise en place des projets ou “velirano” qu’il a annoncés lors de la campagne présidentielle. Son équipe le fait avec une habile campagne de communication. Cette semaine, les habitants de la ville de Toamasina ont eu droit à une belle fête à l’occasion du match de foot Madagascar-Côte d’Ivoire, ils ont pu découvrir le début de réalisation du projet Miami et ont eu droit à l’inauguration de la minoterie LMOI. Les lancements de projet continueront dans les semaines à venir. La campagne des élections sénatoriales va permettre à la majorité présidentielle d’occuper le terrain. Aujourd’hui, le pouvoir règne sans partage sur le plan de la communication.
Patrice RABE