
Marc Ravalomanana. L’ancien président décide de faire une descente à forte connotation politique.
Marc Ravalomanana a fait hier une virée politique. Il était, hier, dans le district de Soavinandriana, région Itasy. Sans pour autant avoir l’air d’un meeting, le rendez-vous que l’ancien président a donné à son public dégage une forte odeur de politique. D’abord, il n’est pas venu seul à Soavinandriana mais a été accompagné de ses lieutenants au niveau du parti Tiako i Madagasikara, notamment le secrétaire général Riana Randriamasinoro et l’autre membre du bureau politique, Julien Andriamorasata. Les membres de la délégation ont aussi mis en exergue la couleur rouge de leur parti dans leur habillement. Dans la ville de Soavinandriana, Marc Ravalomanana est sorti de son véhicule pour saluer quelques centaines de personnes venues lui manifester leur sympathie. Mais, l’occasion a été aussi saisie par l’ancien président de côtoyer sur-le-champ les paysans de cette région. Une spécialité reconnue du fondateur de la firme agroalimentaire Tiko S.A. Cette frange de la population constitue, d’ailleurs, une grande partie de l’électorat de Marc Ravalomanana.
Interdiction. Cette sortie politique de Marc Ravalomanana a visiblement essayé de contourner l’interdiction des autorités qui ne veulent pas, au nom de la promotion de la stabilité en période électorale, de meeting politique de ses détracteurs. L’opposition a déjà reçu un avertissement des autorités demandant de s’abstenir de toutes formes de manifestations politiques durant la période électorale. En effet, elles sont mal vues par les tenants du pouvoir qui craignent que les partis de l’opposition aient une opportunité de jeter le feu sur la situation politique actuelle.
Griffes. « Nous mettons en garde contre toutes velléités de perturber le processus électoral en cours », a lancé la semaine dernière, le général de corps d’armée Richard Ravalomanana, secrétaire d’Etat chargé de la gendarmerie. A cette occasion, le patron de la gendarmerie a tenu une réunion de tous les hauts responsables de ce corps afin de montrer leurs griffes aux opposants. L’Etat veut donc se montrer intransigeant devant les projets de l’opposition à poursuivre les manifestations qui se sont succédé ces dernières semaines dans plusieurs villes du pays.
Sérénité. Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Tianarivelo Razafimahefa, quant à lui, veut défendre la sérénité du processus électoral et invite les opposants à jouer la carte de la stabilité avant, pendant et après le scrutin prévu pour ce 11 décembre prochain. L’opposition, en revanche, a choisi de boycotter cette élection sénatoriale qu’elle juge « illégale » mais ne veut pas, non plus, disparaître de la scène politique.
Rija R.