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mercredi, mai 14, 2025
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Education dans l’Atsimo-Andrefana : La faim, l’insécurité et le mariage précoce, premières causes d’abandon scolaire  

Les enfants en préscolaire à l’EPP Ifaty travaillent dans un bâtiment tout neuf construit et équipé par l’UNICEF.

Parmi les principales causes de l’abandon scolaire dans la région Atsimo-Andrefana, le kere figure en « bonne » position. Mais avec la gratuité des inscriptions dans les établissements publics, le nombre d’inscriptions a connu une hausse considérable pour cette nouvelle année scolaire.

Difficile pour des élèves touchés par l’insécurité alimentaire de poursuivre une scolarité « normale ». La situation alimentaire des ménages vulnérables dans certains districts de la région Atsimo-Andrefana, n’est pas sans conséquence sur l’éducation des enfants. Des répercussions qui se font ressentir à l’école. «Cette situation est particulièrement visible dans les districts d’Ampanihy et de Betioky Atsimo », souligne Etsimifalo, directeur régional de l’Education nationale dans la région Atsimo-Andrefana. Les enfants des ménages touchés par l’insécurité alimentaire sont alors contraints d’abandonner l’école. L’existence des cantines scolaires, en majorité soutenues par des partenaires techniques et financiers, représente un salut pour ces enfants. Le repas pris à la cantine est pour la plupart des élèves, le seul repas nourrissant et équilibré de la journée. La cantine est alors pour eux une motivation pour être assidus à l’école, et encourage les parents à inscrire leurs enfants.

Pratiques néfastes. Outre la faim, les cas répétés d’insécurité empêchent les ménages, dépouillés de leurs biens, principalement les zébus, de scolariser leurs enfants. Les attaques de « malaso », fréquentes dans de nombreuses localités du Sud de la Grande île, constituent un frein à la scolarisation des enfants. L’autre cause flagrante de l’abandon scolaire chez les filles est la grossesse précoce. Faits confirmés par le directeur du Collège d’enseignement général (CEG) de référence à Antaninarenina Toliara, les grossesses précoces chez les filles les amènent à arrêter l’école. Ce CEG de référence a fait le choix de séparer les élèves filles et garçons en classe, mais force est de constater que le problème de la grossesse précoce est bien plus profond que la simple proximité entre élèves filles et garçons à l’école. Quoi qu’il en soit, la grossesse précoce, bien souvent, suit le mariage tout aussi précoce, une pratique admise et restée tenace dans les communautés.

EPP Ifaty. A l’EPP (école primaire publique) d’Ifaty à 35 km de Toliara en particulier, le taux d’abandon scolaire était élevé il y a quelques années. Jusqu’à 24,23% en 2015-2016 et 16,88% pour l’année scolaire 2017-2018. Ce taux a chuté à 7,45% en 2018-2019. Parallèlement, l’admission a connu une hausse conséquente avec un nombre croissant de l’effectif des élèves : de 233 en 2019 pour grimper à 354 en 2020 grâce à la gratuité des inscriptions. En revanche, cette gratuité a conduit à une certaine dégradation des conditions de vie des enseignants non fonctionnaires et non subventionnés. Les parents payaient une somme symbolique de 500 ariary par mois par élève pour les salaires de ces enseignants, mais la gratuité des inscriptions déjà annoncée, risque d’amener les parents à ne plus s’acquitter de cette somme, laissant les enseignants sans ressources. Ils sont alors contraints de consacrer une partie de leur temps à d’autres activités telle la pêche en mer pour pouvoir survivre.

Appui de l’UNICEF. Et pourtant, les résultats scolaires dans cette école ont connu une amélioration : 88,24% de taux de réussite au CEPE en 2020 contre 60,55% l’année précédente. Cette EPP d’Ifaty figure parmi les établissements bénéficiant de l’appui de l’UNICEF notamment en matière d’infrastructures, d’équipements et de formation des enseignants : formation de huit enseignants du primaire en didactique, pédagogie et linguistique (5 433 enseignants formés au niveau de la direction régionale de l’Education nationale) ; formation des deux éducateurs du préscolaire de l’établissement ; dotation d’un bâtiment préscolaire aux normes anticycloniques, équipé de mobiliers, de manuels, de kits et de supports pédagogiques. Ces appuis de l’UNICEF font partie des activités d’éducation financées par des partenaires, dont la Norvège. Rappelons que la Norvège a alloué un financement de plus de 19 millions de dollars pour la période 2015-2019 dans le cadre de son programme conjoint visant à améliorer la capacité du système public primaire, ainsi que l’accès, la rétention scolaire et l’achèvement du cycle primaire.

Hanitra R.

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