
Une conférence-débat sur l’entrepreneuriat a été organisée, vendredi dernier, à l’Hôtel de ville à Analakely, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des régions.
Des entrepreneurs y ont participé pour présenter leurs parcours dans le domaine de l’entrepreneuriat tout en partageant leurs expériences. A titre d’illustration, Tahiana Razanamahefa, une femme entrepreneure, après avoir effectué des études en droit et communication à l’extérieur, a intégré le grand groupe STOI qui a actuellement 23 annéess d’existencer. Ce groupe se spécialise dans les domaines de l’agri-business, notamment la culture de riz hybride qui commence à se développer dans diverses régions, de l’hôtellerie et de l’immobilier. « Tout récemment, nous avons mis en place la première université digitale dans le pays dénommée Ecole Supérieure de Management ou ESUM où tous les cours sont dispensés exclusivement en ligne. Dans la foulée, j’ai monté ma propre boîte portant l’enseigne de TNT Communication en employant majoritairement des femmes. En effet, je suis convaincue et persuadée que les femmes sont talentueuses, courageuses et compétentes », a-t-elle évoqué.
Résilientes et bienveillantes. En dépit de tout cela, elle a raconté que ce n’est pas facile d’entreprendre à Madagascar, et encore moins pour les femmes d’autant plus que le monde des affaires est encore dominé par les hommes. « Mais l’on ne peut pas atteindre nos objectifs sans la communication. Il faut également avoir une capacité de leadership pour s’exprimer et se faire entendre tout en ayant confiance en soi. Il y a actuellement des femmes qui intègrent le monde du business et de la politique à Madagascar. Toutefois, l’Etat doit soutenir particulièrement les femmes à créer leurs entreprises, tout en facilitant les formalités administratives, entre autres. En outre, les femmes entrepreneures doivent être résilientes, audacieuses, persévérantes et bienveillantes. Pour ma part, je dirige une association dénommée « Ny Avo » dans le but d’accompagner les femmes et les jeunes filles en difficulté tout en leur offrant des opportunités leur permettant d’évoluer. L’éducation des enfants issus des couches vulnérables constitue également ma priorité étant donné que c’est la base de développement du pays. Par ailleurs, les femmes peuvent bien aménager leur vie professionnelle avec leur vie familiale. Une femme au foyer peut bien ainsi entreprendre si elle a bien cet esprit », a-t-elle soulevé.
Economie circulaire. Dans le cadre de cette conférence-débat, Guillaume Rabary Andriandrano, le directeur des Services aux Investisseurs au sein de l’EDBM a exposé que diverses opportunités s’offrent dans la région Analamanga même en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. On peut citer, entre autres, le développement du commerce en ligne et la production des huiles essentielles. « L’EDBM va lancer prochainement une boîte à outils dite E-Toolia pour accompagner les entrepreneurs, les porteurs de projet ou bien les entreprises déjà existantes », a-t-il poursuivi. Quant à Nirina Rajaonary, il est rentré à Madagascar en 2009 pour monter sa propre entreprise. « Je suis allé au marché des pavillons d’Analakely. Et j’étais choqué par le fait qu’on importe du papier toilette de Chine. C’est à partir de cela que j’ai eu l’idée de fabriquer du papier hygiénique à partir du recyclage des déchets de papier. Je n’ai aucune technique et je ne suis même pas ingénieur en la matière. En revanche, j’ai trouvé un partenaire à Maurice et j’ai fait un prêt bancaire. Nous produisons actuellement 60 000 rouleaux de papiers toilettes par jour en recyclant plus de 3 tonnes de déchets par jour. Cette économie circulaire constitue un modèle durable et vertueux qui permet de créer les richesses de demain. Mais ce n’est pas facile d’entreprendre. Il faut avoir le goût du risque et un esprit d’entreprendre. En effet, on n’a réalisé de bénéfice qu’en 2017 », a-t-il témoigné.
Navalona R.