
Beaucoup de ministres sont aux abonnés absents dans le débat politique pour défendre le programme du régime.
Seule une poignée de membres du gouvernement est très visible dans l’arène pour affronter les adversaires politiques du régime. Parmi eux, on cite le chef du gouvernement, qui, lui, ne manquera pas à chacune de ses sorties médiatiques d’alimenter le débat politique en prenant la défense de son équipe et de son programme. A ses côtés, la ministre de la Communication et de la culture, quant à elle, monopolise le terrain médiatique pour répondre aux critiques des détracteurs du régime. D’autres, par contre, préfèrent rester dans l’ombre, loin des caméras, et évitent le front politique. Et ils sont majoritaires au sein du gouvernement.
Défection. La situation a interpellé le président de la République qui a choisi de l’aborder en plein Conseil des ministres, la semaine dernière. Le chef de l’Etat est remonté contre ses ministres qui ne veulent pas afficher en public leur soutien indéfectible au programme et à la politique de l’actuel régime. Certains observateurs y voient même une attitude de défection dans les rangs du gouvernement. Et beaucoup de ministres s’éclipsent totalement derrière leur chef pour s’abstenir dans le débat politique. D’autres évitent même la presse. La solidarité au niveau du gouvernement pour défendre la cause du régime semble être alors en péril devant l’abstention sur la scène politique de plusieurs ministres.
Débat. Le régime essuie des critiques, entre autres, dans le cadre de la gestion de la crise du coronavirus, et également sur le sujet des élections sénatoriales. A ces sujets, l’opposition est virulente contre les tenants du pouvoir et la société civile, dans leurs rôles d’observation, ne manque pas de lancer des piques à l’endroit du gouvernement. Tout récemment, un consortium d’organisations de la société civile a publié des lignes qui ne sont pas favorables à l’orientation du projet de loi de finances initiale 2021 présenté par le gouvernement. Ces dernières lancent le débat à propos de ce document budgétaire mais le régime préfère ne pas s’y engager jusqu’à présent.
Evaluation. Chaque membre du gouvernement passera d’ici peu le grand oral pour défendre son bilan respectif. Ce sera une occasion pour les ministres de capitaliser leurs acquis de ces derniers mois et de donner une perspective pour les prochains à venir. Ils commenceront l’exercice la semaine prochaine au niveau de l’Assemblée nationale dans le cadre du traditionnel face-à-face avec les députés. Ce rendez-vous parlementaire déclenche alors un processus d’évaluation de tous les ministres qui ont fait un « deal » avec les patrons de l’Exécutif, lors de leur nomination, en janvier dernier, dans le cadre du contrat-programme. Cette feuille de route des membres du gouvernement servira d’ instrument de mesure de leurs performances. Par ailleurs, leur engagement politique sera également un autre critère qui entrera en jeu dans leur évaluation prochaine. Et, certains pourraient alors céder leur place si l’appréciation des chefs de l’Exécutif n’est pas au rendez-vous.
Rija R.