Nosy Lonjo est un îlot en forme de pain de sucre culminant à 122 mètres d’altitude et d’une superficie de 4,5 hectares dans la rade de Diégo-Suarez au sud-ouest de la ville d’Antsiranana. D’origine volcanique, de forme conique, cette montagne au large de baie d’Antsiranana est recouverte d’une végétation de baobab et de mangroves et héberge des espèces endémiques.
Lieu de culte. Nosy Lonjo, un patrimoine naturel pittoresque préservé par sa vocation culturelle. Il est un lieu de culte traditionnel pour les Antakarana habitants de la région. Comme tous les îlots au large de la côte nord-ouest de Madagascar, il a servi de lieu de sépulture pour les ancêtres des Anjoaty, un groupe ethnique qui occupe la partie septentrionale de l’île. Lieu de purification, les fidèles s’y présentent pour apporter des offrandes chaque année. La cérémonie ne se déroule pas sur l’îlot, mais sur la côte proche du Sud-Ouest, au pied de la montagne des Français, en se tournant vers Lonjo. L’assistance est déchaussée, vêtue en pagne, tête nue.
«Ile-montagne» mythifié. De nombreuses versions évoquent l’origine de cet îlot. Mais la plus célèbre est celle-ci : « le gouverneur merina d’Ambohimarina au XIXe siècle faisait la guerre aux Antakarana du Mont lonjo. Devant la supériorité de l’armée merina, ces derniers sont acculés au sommet, ils obtiennent alors par leur prière que le mont lonjo soit détaché de la côte devenant ainsi une île, c’est ainsi que les Antakarana de Nosy Lonjo deviennent des maîtres de la mer. Quand ils veulent traverser pour se rendre sur la terre ferme, l’eau se retire à leur passage ».
La tradition, un moyen de conservation. Actuellement, à cause de l’exode rural, les migrants venant des autres régions de Madagascar entraînent le gonflement de la population dans la ville d’Antsiranana et ses environs. Ainsi, les habitants cherchent un endroit pour s’installer. De ce fait, le site est occupé par des « Vahiny ». Les fidèles se sentent menacés et cherchent à réactiver la puissance de l’endroit. Cependant, le site reste intact même si certains groupes de personnes essaient de profaner les lieux sacrés. Selon un gardien de la tradition, les us-et-coutumes referment entre autres des messages de sagesse pour la préservation des ressources naturelles. Face au problème lié à la conservation actuelle, la pratique culturale est un moyen efficace pour conserver la nature. « Les ancêtres ont été conscients de la richesse en biodiversité terrestre et maritime dans le site. Les fady sont un moyen de conserver les ressources naturelles », a-t-il certifié.
Iss Heridiny