
Bon nombre de citoyens reprochent aux historiens qu’ils ne font pas leur travail correctement. Pourtant, ils travaillent jours et nuits sans relâche malgré les difficultés qu’ils rencontrent en effectuant leurs tâches.
En effet, les historiens malgaches de l’Université d’Antananarivo présenteront l’ouvrage « Histoire de Madagascar, la construction d’une nation », ce mercredi 16 décembre à 14 heures 30 à l’amphithéâtre 24 de la faculté des Lettres et Sciences Humaines. Contenant 283 pages, cet ouvrage collectif, dirigé par Sylvain Urfer, voit la participation de six historiens malgaches.
Philip Beaujard, ingénieur agronome, anthropologue et historien, a effectué des travaux de terrain dans la Grande île, notamment dans la région du Sud-Est durant vingt-cinq ans. Il a publié sept ouvrages sur Madagascar. Gabriel Ratoandro, Professeur des Universités et chercheur à l’Université d’Antananarivo (Art, Lettres et Sciences Sociales), dirige des thèses de doctorat en Histoire culturelle et en Sciences Sociales du Développement au titre de l’Ecole doctorale SHS (Sciences Humaines et Sociales à l’Université d’Antananarivo). Manassé Esoavelomandroso, historien de formation, ses travaux portent sur les thèmes « Etats et économies de l’époque postcoloniale » et «Histoire et développement ». Ancien directeur de l’Université de Madagascar, fondateur et directeur de la revue d’étude historique Omaly Sy Anio (hier et aujourd’hui), il est secrétaire perpétuel de la section Sciences Morales et politiques de l’Académie malgache. Helihanta Rajaonarison, enseignante, chercheure au département d’Histoire de l’Université d’Antananarivo, soutient sa thèse d’histoire sur les usages sociaux de la photographie à Antananarivo entre le milieu du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle. Elle est co-fondatrice et présidente du musée de la photo de Madagascar qui se propose de constituer, de préserver et de valoriser le patrimoine photographique malgache, afin de contribuer à une meilleure connaissance de l’Histoire de Madagascar. Enfin, Sylvain Urfer, jésuite, enseignant, curé d’une paroisse populaire d’Antananarivo pendant vingt-cinq ans et membre fondateur de SeFaFi (observatoire de la vie publique), dirige le centre Foi et Justice. Urfer est l’auteur de nombreux ouvrages sur la Grande île ; il a également publié des travaux sur la culture malgache avec le groupe voankazoanala et codirigé avec Ignace Rakoto l’ouvrage collectif Esclavage et libération à Madagascar. Faranirina V. Rajaonah, Docteur d’Etat en Histoire, enseigne à l’Université d’Antananarivo et à l’Université de Paris Diderot (Paris 7); elle a été, pendant quinze ans, secrétaire de rédaction de la revue Omaly sy Anio. Elle a codirigé plusieurs ouvrages collectifs sur la Grande Ile.
« Retracer les chemins de l’histoire malgache : beaucoup se sont évertués à le faire, dans des styles variés, avec des méthodes différentes. Aujourd’hui, le besoin se fait sentir d’une publication d’accès facile, qui intègre les résultats des recherches les plus récentes. Tel est l’objectif de ce livre. A leur arrivée, les premiers occupants de la Grande île peuplent les côtes. Et certains gagnent progressivement l’intérieur des terres. Suit une phase de constructions politiques, au terme de laquelle l’une d’entre elles, animée d’un rêve unificateur, se fait connaître comme Royaume de Madagascar. Son échec, suivi du moment de la colonisation, n’entrave pas la détermination de la population. L’indépendance ouvre enfin la voie à un processus difficile et de longue haleine : la quête de la démocratie et du développement. L’ouvrage décrit ainsi la marche d’un peuple vers son unité. Cette histoire retrace le parcours de Madagascar, dans sa continuité et ses ruptures…».
Evidemment, c’est dans la Grande île que progresse le mouvement d’unification. La diversité du pays, visible dans la géographie, s’est longtemps maintenue dans l’histoire même pendant les vastes brassages du XXe siècle. Cependant, Madagascar a renforcé son unité et engagé un processus délicat de modernisation.
“Histoire de Madagascar, la construction d’une nation” sera le plus fidèle compagnon pour les universitaires et tous ceux qui s’intéressent à Madagascar dans sa totalité ou à partir des grandes périodes de son histoire et des régions qui la constituent.
Iss Heridiny