- Publicité -
samedi, juillet 12, 2025
AccueilCultureIls ont fait le buzz... : « Gore » numérique et brin d’espoir

Ils ont fait le buzz… : « Gore » numérique et brin d’espoir

Le pont flambant neuf d’Anjiahely, à Andapa (crédits photos : De Rino)

Une jeune ado dans une rage peu commune, invectivant deux autres ados à se battre comme des chiffonnières en public. Une scène à la « Fight club » (1999) de David Fincher. Un gamin de neuf ans ayant poignardé son père à mort à Anosibe. Une jeune femme qui a eu la malheureuse surprise d’avoir été refusée par un loueur d’appartement à Antananarivo, soi-disant ayant une dent contre les « côtiers ». Des viols et encore des viols sur mineures. Les ordures coupant la moitié d’une route de la capitale, obligeant les conducteurs à s’organiser sur « qui passera le premier ».

Voilà une partie de l’actualité déferlante sur « facebook » en deux semaines. A croire que petit à petit, Madagascar est en train de noyer ces phénomènes dans la normalité de son quotidien. Sur n’importe quel média, la nature humaine préfèrera toujours le « gore », la violence et le scandale, bref les émotions primaires, à une image de beau coucher de soleil. Avec le flux informationnel sur les réseaux sociaux, dans un « monde selfie », cela semble se cristalliser plus que jamais. Ces publications rapportent au moins mille « like », 50 partages et des centaines de commentaires.

Ravivant au passage les discours des théoriciens de l’apocalypse et conspirationnistes faisant ingurgiter leur propos par le biais cognitif. Dans ce joli remue-ménage, quelques-uns apportent tout de même l’espoir. Un espoir bien malgache à hauteur d’homme, apolitisé et valorisant le commun. Quand la population d’Anjiahely dans le district d’Andapa a construit un pont flottant à partir de barriques, de cordages et de planches. « A nous le peuple de réagir si le pouvoir ne fait rien », ces villageois « méritent des médailles », « X va sûrement l’inaugurer »… voilà la teneur de l’ensemble des commentaires des internautes.

Donnant aussi un boulevard aux discours donneurs de leçons des « larbins du système ». Ces derniers qui, quand la population se débrouille, rappellent qu’il ne faut pas toujours attendre l’Etat. Que le développement vient de chaque citoyen, exigeant un changement de mentalité et tout le « bla bla ». Mais quand l’Etat fait quelque chose, même minime, ils poussent tous les malgaches à être tellement reconnaissants. Que c’est un cadeau royal, presque une manne. Au passage, ils zappent la défaillance des responsables qui poussent la population à ériger des infrastructures publics par ses propres moyens. Entre autres normalité du quotidien.

Maminirina Rado

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici