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vendredi, juillet 11, 2025
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Antomboka : D’une région délaissée à un pôle d’attraction

Jusqu’à nos jours, le gouvernement actuel et tous ses prédécesseurs ont toujours oublié le Nord.

« L’extrême Nord de Madagascar est une région excentrique », a affirmé un historien malgache.   Contrairement à la région orientale et occidentale de la Grande Ile, qui ont une valeur économique aux yeux du gouvernement merina au XIXème siècle,  la partie septentrionale de l’île  est souvent  délaissée. Mais la situation change avec la première guerre « franco-merina » de 1883-1885.

Le Nord de Madagascar prend désormais de l’importance. Après la défaite du gouvernement merina, un traité est signé le 17 décembre 1885.  Celui-ci établit la domination française à Madagascar.  En effet, le gouvernement français occupe la  baie de Diégo-Suarez pour y faire  des établissements à sa convenance. La France est plus présente  dans la ville que le gouvernement d’Antananarivo. Le traité du 17 décembre va davantage renforcer  cette présence.

Abandonnée par le royaume merina parce que son port produit maigrement par rapport à celui de Toamasina, la  ville de Diégo-Suarez bascule dans le camp français. D’ailleurs, elle était francophile depuis 1841, lors du traité entre le roi Antakarana Tsimiaro et Louis Philippe roi des Français.  Dès lors, ce dernier est conscient du rôle stratégique de la  partie septentrionale de Madagascar  dans la région du Sud-Ouest de l’océan Indien.  Antomboka (Diego-Suarez) est d’ailleurs la première ville touchée par les bateaux venant de la métropole, transitant par le canal de Suez à l’époque où les liaisons internationales sont assurées par voie maritime.

Les Français occupent l’ouest de la ville. Le décret du 4 octobre 1898 déclare point d’appui de la flotte des ports suivants : Fort de France, Dakar, Corps Saint Jacques, Nouméa, Diégo-Suarez, Libreville, mais en raison de nécessité de réduire les dépenses, le décret de 1899 ne conserve en première urgence que les ports de Fort de France, Dakar et Diégo-Suarez. Ce décret réaffirmé en 1900  annonce que  la ville devient un point d’appui de la flotte française.  La ville devient une base navale.  En 1900, plus de 5 000 militaires sont envoyés à Diégo-Suarez. En 1905, les installations sont achevées, elles comprennent des casernes, des magasins, des bureaux.

Si le roi antakarana  demande la protection des Français pour  contrebalancer l’hégémonie merina en 1841, l’article 15 du traité 1885 favorise davantage l’implantation du drapeau tricolore français  à Diégo Suarez. Cette occupation  rend la ville animée et plus attractive. Oubliée et considérée comme tany lavitra andriana, Antsiranana, la  ville si  éloignée du pouvoir central de Madagascar, devient un pôle d’attraction tout au long du XXème siècle.

Iss Heridiny

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