
Le rapport d’activités du centre d’écoute et de conseil juridique de Sakaraha datant du 24 mars au 24 juin dernier montre une forte propension à la violence économique.
48 femmes sur 60 à avoir fréquenté le centre d’écoute et de conseil juridique (CECJ) de la commune rurale de Sakaraha sont victimes de violence économique. C’est ce qu’avance le rapport d’activités dudit centre entre le 24 mars et le 24 juin dernier. Une violence qui touche surtout les femmes entre 30 à 34 ans, peut-on lire dans le document. Ce dernier avançant également que les jeunes sont plus « enclins à dénoncer les cas de violence et à réclamer leurs droits ». Ainsi, durant cette période de mars à juin, le centre aurait enregistré 85 femmes survivantes des suites de cas de violence économique. La lecture du rapport en question fait également savoir que la violence économique envers les femmes de Sakaraha se manifeste de diverses façons. Entre autres, la non contribution aux charges de ménages (soit un taux de 76%), la répartition inégale des biens des époux, la confiscation des revenus. D’autres manifestations de la violence économique ont également été évoquées. Le fait pour le mari d’interdire à sa femme de travailler en est une parfaite manifestation.
Conséquences. Le rapport d’activités du CECJ de Sakaraha entre le 24 mars et le 24 juin dernier mentionne que le principal auteur de la violence économique est le conjoint. Les voisins et les autres membres de la famille étant cités après le conjoint comme auteurs. Par ailleurs, la violence économique envers les femmes se transformerait en violence psychologique. Cette dernière se manifeste par des menaces, des chantages, l’interdiction de la contraception, l’adultère ou encore la privation de sortie. Le harcèlement psychologique fait également partie de la liste.
La lecture du document émanant du CECJ de Sakaraha interpelle sur le poids de la culture dans la lutte contre les violences basées sur le genre. En effet, mettant en avant la valeur traditionnelle qu’est le Filongoa, la population opterait pour des arrangements à l’amiable lors de la survenance des cas de violence. L’option de la poursuite judiciaire étant toujours écartée aussi bien par les familles des victimes que par la société elle-même.
José Belalahy