
« A la fois, la capitale historique de la nation, le siège du Gouvernement, le siège des assemblées politiques, le centre administratif de l’Etat, le chef-lieu de la province centrale, le centre universitaire, le principal centre économique et financier et enfin, surtout, l’agglomération de loin la plus importante par le nombre de ses habitants qui s’accroît de jour en jour et dépasse actuellement 240 000. », le Courrier de Madagascar, juin 1962
En effet, de sa position de ville primatiale dans la Grande île, le gouvernement accorde à la ville d’Antananarivo un statut particulier lui permettant d’assurer au mieux la gestion des intérêts divers qui se trouvent mis en jeu sur son territoire, à l’instar de la plupart des capitales des Etats modernes et, plus particulièrement, des villes de Paris et d’Alger.
L’Etat malgache a démontré en effet sa capacité d’action en faveur de la capitale autour d’un instrument d’intervention : le projet d’équipement urbain. Elle essaie d’assurer son rôle dans la production et dans la gestion des espaces urbains. Ce qui amène le gouvernement malgache à engager des opérations de développement urbain, en faveur de la majorité des villes, en particulier la ville d’Antananarivo, considérée comme la « fille de l’État ». Ces efforts servent surtout à équiper la population des logements décents, et de gérer les espaces urbains permettant de contrôler l’urbanisation, face au phénomène d’exode rural, considéré comme un mal à combattre ou, du moins, à prévenir.
A vrai dire, les opérations de constructions urbaines à partir de l’Indépendance doivent surtout répondre aux efforts de développement du pays. D’ailleurs, la priorité est accordée au développement des zones rurales qui composent la majorité des Malgaches et enregistrent aussi des électeurs potentiels pour les dirigeants.
Le milieu urbain est conçu pour accueillir les équipements économiques et sociaux à financer. La politique urbaine est, en effet, volontariste et impulsée à partir du niveau central. De ce rôle majeur de l’État dans la production et la gestion des espaces urbains, les dirigeants municipaux de la capitale ne disposent donc que d’un rôle assez réduit et secondaire dans la mise en œuvre des projets d’aménagement urbain et de la construction des infrastructures de réseaux qui doivent être en harmonie à la ligne directive de développement économique du pouvoir central.
Recueillis par Iss Heridiny