
Nul besoin de la conscience d’un quelconque organisme environnemental venu d’Europe ou d’ailleurs, la scène a été incroyable et partagée sur les réseaux sociaux en début d’année. C’est un dauphin échoué et décédé sur la plage d’Ambondrona à Nosy Be. L’animal a été blessé. Jusque là, rien de bien intéressant. La suite allait devenir virale. La ou le delphinidé a été veillé(e) par les riverains durant une nuit le 2 janvier, avec des chants traditionnels, des bougies et un linceul pour couvrir son corps. Comme un vrai être humain. Une cérémonie a ensuite été organisée pour son enterrement. Jamais un dauphin ne connaîtra un tel adieu et respect venant des hommes.
Rapidement, les réactions ont fusé sur Internet. D’autres étaient loufoques, « il aurait fait un bon repas », « il aurait fini en amuse gueule s’il avait été retrouvé là-bas au dépôt »… certains assez respectueux, « il ne faut pas rejeter les traditions ancestrales ». D’autres posent des questions, « est-ce qu’il s’agit vraiment d’une tradition ancienne ? », etc. Bref, l’action de ces femmes et de ces hommes n’ont pas laissé indifférente la planète « facebook » malgache. Quoi qu’il en soit, leurs gestes démontrent un aspect « oublié » de la relation des Malgaches avec la nature. Respectueux, complémentaire mais aussi conflictuel.

Cependant, les dizaines d’images partagées sur ce réseau social méritent le respect envers cette communauté. Expliqué par le publicateur, « le dauphin possède un statut particulier. Il a toujours aidé les hommes, surtout durant les colonisations du temps des royaumes ». La relation de ce cétacé avec ses congénères à deux pattes a toujours été amicale. Que ce soit à Madagascar ou ailleurs. Ce qui est sûr, c’est qu’il repose en paix maintenant. Le grand paradoxe, un animal marin dont la dernière demeure se trouve sur terre.
Maminirina Rado