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samedi, juillet 5, 2025
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Trafic d’or : Une enquête parlementaire est sollicitée

Ces lingots valent près de 2 millions d’euros

La vague d’indignations est énorme après l’interception des kilos d’or du pays en Afrique du Sud. L’opinion publique est plus favorable à ce que les cerveaux soient appréhendés.

L’affaire d’exportation illicite de 73,5 kg d’or a fait beaucoup de bruits. L’administration, notamment la douane et le service des mines, essaie d’argumenter son inertie face à un tel trafic d’une ampleur considérable. Il s’agit d’un trafic d’une valeur de près de 2 millions d’euros si la cour locale de l’or avoisine actuellement les 200 000 ariary le gramme. Pourtant, la pression de l’opinion publique commence à monter. Sur les réseaux sociaux, l’Etat se trouve dans une tourmente face à la grogne qui se manifeste sur la toile. Les responsables de la sécurité montent alors au créneau pour annoncer une investigation « a posteriori » afin de tenter de faire baisser la tension et de pouvoir mettre la main sur les cerveaux de ce trafic.

Enquête. La dimension du trafic a également interpellé les députés. « Il faut une enquête parlementaire sur cette affaire de trafic d’or » vers Dubaï et transitant en Afrique du Sud, a lancé Honoré Tsabotokay, élu IRD dans le district de Vohipeno. « Je vais saisir également la commission mines et ressources stratégiques au niveau de l’Assemblée nationale pour pouvoir la mobiliser afin qu’on puisse dévoiler au grand jour les dessous de cette affaire », a-t-il poursuivi. L’aboutissement d’une enquête parlementaire est un moyen pour faire la lumière sur ce trafic d’or qui n’est pas à son premier coup de théâtre. Des études sérieuses ont montré que plusieurs centaines de kilos d’or sortent illicitement du pays au nez et la barbe de l’Administration. Pourtant, « si l’Etat décide réellement de ne pas faire sortir aucun gramme d’or, je vous garantis que nos ressources ne sortiront pas de chez nous », a soutenu un élu.

Sévère. « Il faut que le changement tant espéré soit réel », a lancé Honoré Tsabotokay. Ce député de la majorité estime que l’implication du parlement dans l’investigation sur le trafic qui ruine le pays pourra « faire bouger les lignes ». Il a fait la similitude avec l’enquête parlementaire ouverte suite à la publication des dessous du contrat de concession de l’aéroport d’Ivato. Le conseil des ministres a également annoncé des mesures sévères pour faire la lumière sur cette exportation illicite d’or. Les organes spécialisés dans la lutte contre la corruption seront mobilisés. Et des têtes risquent de tomber. Sur la toile, on réclame la tête des véritables cerveaux du trafic.

Exemplaire. Cette affaire de 73,5 kg d’or interceptés en Afrique du Sud en provenance de Madagascar relance le débat sur le système de gouvernance au pays où la corruption fait toujours rage. Et les députés qui veulent intervenir dans cette affaire auraient alors fort à faire pour être exemplaires et aboutir à des résultats crédibles. Car l’Assemblée nationale est toujours au centre des discussions lorsqu’il s’agit de gouvernance. Et des députés sont loin d’être exemplaires en la matière. La valse des mallettes dans les couloirs de la Chambre basse a défrayé la chronique. Et la présente législature a promis le changement de ces pratiques. Mais dans les faits, la réalité est bien différente.

Malversations. Deux dossiers liés à la gouvernance ont fini en queue de poisson à l’Assemblée nationale, lors de la dernière session. Les députés ont manœuvré pour que ces dossiers n’aboutissent pas. Ils ont refusé de cautionner la poursuite des procédures d’accusation des anciens ministres qui ont été mouillés dans des affaires de malversations financières et qui devront se présenter devant la barre de la Haute cour de justice. « Nous avons terminé convenablement nos travaux au niveau de la commission spéciale mais la séance plénière a décidé autrement », se désole le député Honoré Tsabotokay, président de la commission spéciale de mise en accusation devant la Haute cour de justice au niveau de l’Assemblée nationale. En effet, la majorité, appuyée par l’opposition, a pu bloquer la mise en accusation de ces anciens ministres. Et, ces derniers bénéficient alors d’un sursis de près de 6 mois pour ne pas s’inquiéter devant la juridiction compétente concernant des faits et actes qu’ils ont commis et qui sont susceptibles de porter atteinte à la bonne gouvernance.

Rija R.

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