
À 8 heures, les étudiants de l’ENSET ( École Normale Supérieure de l’Enseignement Technique) se sont réunis à l’Université d’Antsiranana pendant que les forces de l’ordre se regroupent devant la barrière de l’établissement.
Comme leurs camarades d’Antananarivo, les étudiants normaliens de Diégo-Suarez réclament « le recrutement systématique avec l’application du protocole d’accord 2018 ». « Nous avons fini nos études, nous voulons un travail », crie un étudiant lors du rassemblement. Pour mieux se faire entendre, ces universitaires voulaient sortir de l’enceinte de l’Université pour aller au bureau de la Direction Régionale de l’Éducation Nationale (DREN), situé à Lazaret, quartier à proximité de l’UNA (Université d’Antsiranana). Mais les forces de l’ordre les en ont empêchés. Vers 10 heures 15, il y a eu un débordement, les étudiants ont pu sortir de l’enceinte de leur établissement. Après avoir franchi la barrière, des individus ont brûlé du bois pour bloquer la circulation. Ensuite, les jets de pierre ont couvert le ciel du quartier Lazaret. Ce qui a endommagé un véhicule des forces de l’ordre. Résultat, 16 étudiants arrêtés et détenus au camp de la gendarmerie Antranobozaka.
« La manifestation des étudiants de l’ENSET est une manifestation pacifique. Nous n’avons pas l’intention de piller ni de détruire tout sur notre passage. Mais, des malfaiteurs se sont incrustés dans nos rangs et ont brûlé du bois pour faire porter le chapeau aux étudiants », a expliqué un étudiant.
Mesures. Face à cette situation, le gouverneur de la région DIANA, Daodo Marisiky, a réuni les leaders des étudiants dans sa résidence place kabary, vers 12 heures. Il a déclaré que les étudiants seront relâchés. Cependant, ils font l’objet d’une enquête au camp de la gendarmerie. Les meneurs de grève doivent également signer une lettre d’engagement et cesser la grève pour ne pas semer le trouble dans une ville affaiblie par la pandémie de COVID-19.
Entre incompréhension et colère. En effet, à Antsiranana l’amalgame s’installe. Certains croient que le mouvement estudiantin d’hier est dû à la crise sanitaire. Après les fêtes, la population se rend compte que la crise est toujours là. 2021 débute mal et l’avenir d’Antsiranana paraît opaque. Cela fait des mois qu’on chuchote à l’intérieur de la ville « on n’en peut plus. C’est trop long ». La grève estudiantine est-elle un petit pas vers un soulèvement populaire ? Le citoyen lambda se pose la question. La réponse reste floue.
Iss Heridiny