L’arène politique est animée en ce début d’année qui a été, pour le moins, mouvementé avec les grèves des étudiants des trois écoles normales supérieures notamment d’Antananarivo, de Fianarantsoa et de Diego-Suarez, et la saisie, la semaine dernière, des 73,5 kg d’or en Afrique du Sud en provenance de Madagascar. Le débat est houleux et l’opposition a saisi l’occasion pour descendre en flammes le régime lequel, à son tour, a mobilisé le gouvernement pour faire la lumière sur le scandale de trafic d’or et baisser la tension au niveau des universités. Aussitôt apparues, ces affaires ont vite été exploitées sur le terrain politique. Certaines sources révèlent même une influence politique derrière le mouvement dans les écoles normales. La thèse d’une « déstabilisation » est donc soutenue.
Après l’apparition de ces évènements, l’opposition, qui s’est montrée indignée, mobilise alors ses troupes, exploite les canaux de communication, pour animer le débat autour. Sur les ondes, la virulence de leur critique attise la tension durant les émissions « miara-manonja » reprises depuis la semaine dernière et diffusées simultanément par quelques stations proches des principaux partis de l’opposition. Ces derniers n’hésitent pas à souffler sur les braises. D’ailleurs, ils ont annoncé, en décembre, leur choix de ne pas respecter l’habituelle trêve durant les fêtes. Leurs militants sont, en effet, restés mobilisés en mettant, par exemple, en place certains démembrements de leur formation politique au niveau de certains districts.
Le tempo a été donné d’en haut. Les sorties médiatiques des deux leaders de l’opposition, notamment Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana, depuis décembre dernier ont été reçues comme une bouffée d’air frais dans leurs camps respectifs qui ne compte pas, en effet, chômer, mais plutôt, passer à l’offensive. Ces anciens présidents ont donc mobilisé leur base politique en dressant un réquisitoire contre le régime. « La situation est explosive », a soutenu Hery Rajaonarimampianina sur les colonnes de Jeune Afrique. « Etant donné que le pays figure parmi les plus pauvres au monde, à cause de la mauvaise gouvernance, le temps est venu de sortir le pays de ce gouffre. Il est également temps de rassembler les forces vives » a, quant à lui, déclaré Marc Ravalomanana sur sa page Facebook, le 02 janvier dernier.
Rija R.