
La composition et la configuration du Sénat vont être bouclées dans les prochaines heures. Une nouvelle mouture verra ainsi le jour d’ici peu qui va faire oublier le mandat du parti HVM. Les cartes sont actuellement détenues par le président de la République puisqu’il aura à nommer les six autres personnalités qui siègeront dans cette institution. Sans doute sera t-il aussi amené à peser dans la composition du futur Bureau permanent, notamment pour ce qui est du poste de Président du Sénat. L’enjeu est politiquement important pour Andry Rajoelina alors que les paramètres qu’il devra prendre en compte sont multiples.
Succession. Andry Rajoelina aura tout intérêt à voir comme président du Sénat une personnalité dont il est sûr de la loyauté à son égard. En clair, une personne qui n’a pas d’ambition présidentielle et qui le remplacera lorsqu’il aura à démissionner dans le cas où il sera candidat à sa propre succession lors de la prochaine échéance présidentielle, conformément aux dispositions constitutionnelles en vigueur. Dans le camp HVM, cette logique a été bien respectée malgré la défaite cuisante de Hery Rajaonarimampianina en 2018. Rivo Rakotovao, qui a assuré l’intérim au sommet de l’Etat pendant le dernier trimestre de 2018, est resté fidèle à l’ancien président.
Onction. Le choix va être périlleux. Encore faut-il dire que la représentation géographique du futur dauphin constitutionnel pourrait également entrer en jeu. On sait que des régimes ont pu vaciller, voire tomber pour avoir refusé de tenir compte de la question épineuse de l’équilibre régional. Mais, outre ces critères politiques, Andry Rajoelina choisira également une personnalité qui aura à la fois la poigne mais aussi la nécessaire souplesse et délicatesse pour diriger la deuxième institution politique de l’Etat, et que cette personne aura l’onction de tous les sénateurs, essentiellement vis-à-vis de ceux qui ont passé l’épreuve des urnes.
Suggestion. C’est dire que le choix même des sénateurs nommés est ainsi un exercice délicat pour le président de la République au risque de se tirer une balle dans le pied. Dès lors, l’on ne s’étonne guère qu’il prenne du temps pour procéder aux nominations. Il est probable également que le Chef de l’Etat veuille aussi susurrer aux sénateurs des suggestions concernant la structure du Bureau permanent lui-même. En effet, celle-ci est appelée à être modifiée pour aller dans le sens de la réduction du nombre de ses membres.
Rija R.