
Au niveau de la présidence de la République, l’influence du secrétaire général adjoint, Dina Andriamaholy, un autre magistrat, est connue et reconnue. D’ailleurs les autres magistrats qui occupent actuellement des postes de secrétaires généraux au niveau des autres ministères font partie du réseau des membres du Cercle d’action et d’étude sur l’État de droit (CAEED), dont il fait partie des fondateurs. Il s’agit notamment de Firiana Ranesa, magistrat administratif, et qui occupe le poste de secrétaire général du ministère des Postes, de la Télécommunication et du Développement Numérique. Ou d’Indriamanga Miadantsanta Rakotoarisoa, ancien directeur général de l’École nationale de la magistrature et des greffes, qui devient depuis 2019 le secrétaire général du ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène.
Juger. Quant à la primature, le poste stratégique de secrétaire général du gouvernement est également occupé par une autre magistrate. Il s’agit de Rondro Lucette Razanadrainiarison, ancienne membre de la cour électorale spéciale qui a été érigée pour juger les élections de sortie de crise en 2013, et qui devient, depuis le mandat de l’actuel Premier ministre, Christian Ntsay, le numéro deux de cette institution. Au ministère de l’économie et des finances, la magistrate financière Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, alors secrétaire générale, ne se décomplexe pas pour coordonner les directions générales de ce portefeuille stratégique qui se préoccupe des nerfs de la guerre de l’Etat.
Arène politique. Elles occupent donc des postes clés dans la haute sphère de l’Administration. Ils sont tous des magistrats mais ont laissé tous de côté leur robe pour en enfiler une autre afin d’occuper des postes à responsabilités dans les institutions ou d’autres ministères, autres que celui de la justice. Au fil des années, ces juristes deviennent des hommes et femmes politiques de premier plan. Christine Razanamahasoa a été la première magistrate de carrière qui a affiché publiquement son obédience aux lignes politiques du président de la République. Après avoir dirigé le ministère de la Justice pour marquer son entrée dans l’arène politique, elle est devenue députée, et occupe le poste de commandement de l’Assemblée nationale depuis 2019.
Soutien. Elle est talonnée par Marie Michelle Sahondrarimalala, une autre magistrate de carrière et actuelle ministre de l’Education nationale, qui est de plus en plus exposée depuis qu’elle a quitté le poste de directeur des études juridiques de la présidence de la République. Sur le plan politique, elles pourront donc compter sur le soutien indéfectible de trois autres collègues, notamment Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa et Hajaniaina Tahiana Andrianandrasana ainsi que Herilaza Imbiki, tous issus du corps de la magistrature qui deviennent, depuis hier, des parlementaires qui vont siéger pour cinq ans à la Chambre haute et qui sont amenées dorénavant à assurer des fonctions éminemment politiques.
Rija R.