
Les taxis-ville de Tana ont organisé samedi dernier une assemblée générale hier, au Falda Antanimena, pour débattre sur leur propre sort.
Les taxis clandestins ont toujours existé malgré les dispositions déjà mises en place par les autorités hiérarchiques. Or, personne n’est pas sans savoir qu’ils ne font que rendre encore plus difficile et plus complexe le moyen de subsistance des taxis-ville en règle, en détournant leurs clients. De ce fait, après de nombreuses rencontres avec les différentes autorités compétentes de la capitale, il a été proposé à l’Union des Taxis-ville d’Antananarivo (UTVA) d’utiliser des vignettes autocollantes pour tous les taxis-ville en règle, un moyen pour lutter contre la prolifération des taxis clandestins. «Cette mesure est seulement pour les taxis ayant rempli toutes les conditions requises pour pouvoir travailler dans la capitale. Plus précisément, celles-ci sont réservées pour ceux qui ont entre autres, une licence, une couleur beige crème, des patentes réglées, la capacité autorisée… Comme cela, le nombre des taxis clandestins pourrait au moins diminuer», confie Fidèle Ramiandrisoa, représentant des taxis-ville lors des différentes rencontres avec les autorités, la semaine dernière. Par ailleurs, selon toujours les explications, celles-ci seraient difficiles à falsifier vu qu’elles seront codées.
Sans exception. Cependant, visiblement, cette nouvelle mesure est peu appréciée par les taximen réglo. «Ce n’est pas la première fois que l’on a utilisé des vignettes, mais elles n’ont pas été efficaces qu’elles ont été aussitôt abandonnées. Il suffirait seulement aux clandestins de les photocopier ou de les scanner et le tour est joué», évoquent certains taximen qui sont contre cette nouvelle mesure. En revanche, ils proposent entre autres l’amélioration de la collaboration avec les policiers de la circulation dont le but est de traquer ces clandestins, ou de revérifier la licence pour tous les taxis-ville, sans exception. Ce qui demeure une tâche difficile, à moins que la volonté vienne d’en haut.
Un seul papier. En effet, beaucoup de gens peignent seulement leurs véhicules du plaisir en beige crème, et se mettent à faire des taxis. « Certains haute-gradés s’y lancent également et ils ont toujours été impunis », a-t-on expliqué. Bien que leurs taxis n’aient ni de licence ni d’autorisation, ils arrivent quand même à circuler librement et tranquillement dans la capitale, et ainsi, à coexister avec les taxis-ville en règle. Chaque clandestin a sa façon de se faire des clients. Si certains tapissent dans les stationnements des taxis-brousse, d’autres travaillent généralement la nuit, car en ce moment, les fouilles de papiers se font rare. «Il y en a même qui n’ont par exemple qu’un seul papier pour trois véhicules à la fois. Donc, ceux-ci ont le même numéro d’immatriculation et ont la même licence. Quand l’un d’eux se fait traqué alors qu’il n’est pas en possession des papiers, le conducteur affirme seulement les avoir oubliés chez lui et qu’on va les lui apporter», démontre Fidèle R. Bref, malgré la réticence de certains taximen, ces vignettes semblent être le chemin à suivre pour en arriver à une situation normale. Cependant, aucune précision sur date d’application de cette nouvelle mesure n’a été fournie pour le moment. «Il faudrait attendre la commune parce que c’est elle qui s’assure du recensement des taxis-ville en règle, qui pourront les obtenir», conclut Fidèle R.
Arnaud R.