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mardi, mai 13, 2025
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Mais où est passé notre or ?

Le métal jaune est-il dédié seulement aux grands de ce monde ? L’assertion doit être vraie quand on voit leur acharnement et leur cupidité pour se l’approprier. A Tana ou dans tout Madagascar, il ne reste plus qu’une poignée en tout et pour tout, de bijoutiers qui travaillent de l’or. A se demander où est passé l’or, il ne reste que des babioles en argent qui sont proposées à la clientèle. D’inaliénable ce métal nous est devenu volatile. Envolé, disparu on n’en trouve plus. Et pourtant, on se fait harceler par des gens qui vous proposent de l’acheter, et pourtant, on entend par ci et par là des gisements aurifères qui font l’objet, soit de ruées, soit d’exploitations plus ou moins industrielles mais où sont passées les productions ? Nos dames ne se parent plus  de colliers ni de bracelets dorés car les voleurs à la tire sont sans pitié pour les dépouiller.

Il y a une vingtaine d’années, des comptoirs de l’or, d’offices ont été créés pour collecter ce métal précieux mais ils furent stériles comme toutes les initiatives de l’Etat pour essayer de capitaliser cette ressource. On a beau crier que la Banque centrale entend se le garder pour renchérir ses réserves de devises, aucune statistique officielle ne mentionne la quantité exacte détenue dans ses coffres. Alors, où sont passés les kilos saisis à Maurice ou ailleurs à l’étranger alors que leurs origines malgaches sont avérées ? Où sont passés les fruits des fouilles successives des autorités portuaires qu’on déclame à longueur d’année dans la presse ? Réponse : « Ce n’est pas Fort Knox ici ! »

Il faut avouer que l’or réservé aux grands ne date pas de maintenant. Durant la monarchie, un certain Suberbie a obtenu le 2 décembre 1886 de l’inamovible Premier Ministre Rainilaiarivony une concession près de Maevatanana , l’accord signé entre les deux parties stipulait : ”10% des bénéfices revenaient au gouvernement malgache”( précisons au gouvernement mais pas à l’Etat, encore moins à la population), les 90% restants étaient à partager à parts égales entre Rainilaiarivony et Suberbie » et on estime qu’entre 1888 et 1894, on en aurait extrait plus d’une tonne d’or. On peut retenir deux choses, d’une part de l’or il y en avait et d’autre part, les dirigeants se l’accaparaient. Le changement de régime monarchique en républicain n’y changera rien (ne parlons pas de la colonisation qui a contribué à   « l’effort de guerre »), on susurre que la plus grande compagnie opérant dans la filière serait, et étrangère, et ferait cause commune avec une grande famille honorable politiquement du pays. Bref, voilà qui explique le vide sur nos étalages de ce métal précieux. L’or tire de sa valeur de tous temps parce qu’il est considéré comme une valeur refuge pendant les périodes troubles, il assure une sécurité matérielle envers et contre tout. Que l’on le garde au pays on peut le tolérer, mais cette passion de vouloir l’exporter dépasse plus d’un. On avait dit que les ressources minières étaient une malédiction pour les pays pauvres, parce qu’elles sont génératrices de déstabilisation (guerres intestines, coups  d’État…). Cet état de fait s’est vérifié au Tchad, en RDC, au Nigéria etc… Ainsi donc, les dirigeants de ces pays ne misent pas sur la stabilité du pays qu’ils gouvernent et s’attendent à des dénouements dramatiques, aussi couvrent-ils leurs arrières en  mettant en lieu sûr des réserves  où ils pourront trouver refuge plus tard. Que dire sinon se contenter de fredonner sans espoir d’être écouté la chanson de Backom et de Monique : « Io vola be nao io ô!/Tsy handay anao any Mausolée/Fa ny havanao/No hilanja anao any Mausolée… »

M.Ranarivao

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