
L’État prévoit de remplacer les « kapoaka » truqués par certains commerçants pour la normalisation de cette unité de mesure artisanale, et ce, en vue de protéger les consommateurs.
De nombreuses associations défendant les droits des consommateurs ont haussé le ton en réclamant à l’Etat de renforcer son contrôle sur les instruments de mesure hors métrologie légale, y compris le « kapoaka », utilisés par les commerçants dans tout Madagascar. C’est également dénoncé par les responsables des marchés. Force est pourtant de reconnaître que la majorité des consommateurs ne peuvent plus se permettre d’acheter en kilo des produits de première nécessité, surtout le riz, mais plutôt en « kapoaka », une boîte de récupération à base de boîte de lait concentré vide, et ce, en raison de l’effritement de leur pouvoir d’achat. D’autant plus, le prix de cette principale denrée alimentaire des Malgaches, poursuit également son envolée, en atteignant actuellement 830 Ar le « kapoaka » quand on parle de la variété locale, sur le marché de la Capitale.
Solution d’urgence. Même les commerçants détaillants ont témoigné qu’ils se font également arnaquer par les grossistes. « Si l’on commande, entre autres, 50 « kapoaka » de grains secs, sur le marché d’Anosibe, nous n’avons obtenu que 30 « kapoaka » après recomptage. Nous sommes ainsi obligés d’y retourner pour faire des réclamations. C’est ce qu’on appelle le « Fatra miverina ».Parfois, nous avons obtenu gain de cause, dès fois, nous sommes perdants », a expliqué Mme Vololona, une commerçante à Analakely. Face à cet état de fait, l’Etat prévoit de normaliser les « kapoaka » utilisés par les commerçants dans tout Madagascar, en les distribuant prochainement de nouveaux « kapoaka manara-penitra ». Le marché potentiel de plusieurs millions de « kapoaka » pourrait être attribué à une usine de fabrication d’emballages métalliques implantée dans l’Est. Les associations de protection des droits des consommateurs ont réagi à une telle décision. « Ce n’est pas encore une priorité pour la population malgache. L’État devra trouver une solution d’urgence visant à faire baisser les prix du riz sur le marché intérieur », d’après leurs dires.
Certificat de consommabilité. Rappelons que le riz importé par l’Etat à travers la société SPM (State Procurement of Madagascar) abonde sur le marché dans le but de réguler le prix du riz. « Mais la majorité des consommateurs ne l’apprécient pas du tout en raison de sa mauvaise qualité. Nous réclamons même un certificat de consommabilité conforme sur ce produit importé contenant un taux de brisure à 25%. Même la plupart des gargotes et des restaurateurs préfèrent offrir des plats à base de riz local, à la demande de leurs clients. À notre avis, c’est un produit non comestible ailleurs », ont fait savoir ces associations défendant les droits des consommateurs.
Navalona R.