Marc Ravalomanana n’en peut plus d’attendre. Cela fait maintenant cinq ans et quelques mois qu’il se trouve exilé en Afrique du Sud sans que rien ne bouge vraiment pour que son retour au pays soit effectif. Il a placé sa confiance au nouveau régime en place. Sa mouvance a soutenu sans réserve le nouveau pouvoir qui succède à la Transition d’Andry Rajoelina. Un régime qui ne lui a donné aucune chance de revenir au pays durant cette période. Il a rencontré le président de la République Hery Rajaonarimampianina. Rien n’a filtré de l’entretien mais l’ancien président est apparu confiant en autorisant sa mouvance à changer de fusil d’épaule pour soutenir le nouveau pouvoir. Et ce même si celle n’a obtenu qu’un siège au gouvernement avec sa vingtaine de députés à l’Assemblée nationale.
Stabilité inquiétante
Sept mois après, Marc Ravalomanana sort de ses gonds pour dénoncer l’hypocrisie manifestée par le pouvoir sur son cas. Ses déclarations ne sont pas fortuites. Elles sont faites à la veille du sommet à la Maison Blanche de la quarantaine de Chefs d’ Etat africains dont le président Hery Rajaonarimampianaina avec le président américain Barack Obama dans un but bien précis. Attirer l’attention sur la situation politique à Madagascar dans le cadre des droits de l’homme qui pour son cas n’est pas respecté. Marc Ravalomanana pense non seulement avoir trop attendu, mais qu’on est en train de pousser sa mouvance vers un point de non-retour. Est-ce à dire qu’il envisage de rompre avec le pouvoir actuel pour rejoindre les rangs de l’opposition ? La mouvance Ravalomanana hors du pouvoir donnerait davantage de fil à retordre au régime de Rajaonarimampianina qui n’est plus assuré du soutien du Mapar divisé d’Andry Rajoelina. Il est vrai que sept mois après l’investiture du nouveau président de la République, la stabilité politique demeure inquiétante. Le pouvoir tâtonne dans ses actions, dans la mesure où il n’arrive pas dans la cacophonie politique et malgré la mise en place du parti HVM, à faire la part des bons grains de l’ivraie. De plus, les critiques sur la gouvernance qui laisse à désirer de certains responsables limitent jusqu’à présent les résultats attendus. Au retour des Etats-Unis, le président de la République qui a obtenu la confiance de ce grand pays qui a décidé d’offrir une seconde chance à Madagascar en le réintégrant dans l’AGOA et en l’inscrivant dans les perspectives économiques et sécuritaires intéressantes pour le développement du pays, ne devra plus négliger la situation politique qui risque de se détériorer davantage sans une réconciliation véritable. Le cas Ravalomanana devrait être remis sur le tapis. Une bonne fois pour toutes.
Zo Rakotoseheno