
La grève à l’Université de Toamasina a fait un mort parmi les étudiants, hier. Le retard du paiement de la bourse d’allocution d’étude a secoué la ville et met le président de l’Université en mauvaise posture.
Un étudiant a perdu la vie et 2 autres blessés. Dans le camp des forces de l’ordre, 3 agents de la gendarmerie ont été également blessés. Tel est le bilan des échauffourées qui se sont éclatées hier dans la ville de Toamasina après la grève des étudiants de l’université de Barikadimy. Tôt le matin, les étudiants ont donné rendez-vous devant le campus de Barikadimy pour y faire la grève et barricadent la voie publique. Mais les forces de l’ordre, déjà présentes sur les lieux depuis 9heures, les repoussent au sein de l’Université. La situation se dégénère et un affrontement violent a eu lieu entre étudiants et les éléments de l’état-major mixte opérationnel.
Tourmente. Retour au calme en début d’après-midi hier à Barikadimy. Mais les étudiants, qui ont réclamé le paiement des bourses d’étude au titre de l’année universitaire qui s’est écoulée, veulent le départ du président de l’Université de Toamasina, Conscient Zafitody, lequel est actuellement dans la tourmente. Il est pointé du doigt pour avoir été à l’origine de ce retard du paiement. En fait, une transaction de près de 1 600 000 000 ariary relative aux bourses d’allocution d’étude et d’équipements destinés à l’Université de Toamasina a été déjà opérée en juillet de l’année dernière. Mais aucun paiement n’a été effectué depuis cette date au niveau de l’Université. Ce standby a fait donc monter la grogne dans les rangs des étudiants qui réclament leurs bourses de l’équivalent de 4 mois d’étude.
Ordre public. « L’Etat a déjà pris ses responsabilités », selon le gouverneur de la région Atsinanana, Richard Rafidison, après l’annonce de la mort de l’étudiant en deuxième année en économie, âgé de 23 ans. Ce dernier a été victime d’une balle perdue des forces de l’ordre, a-t-on su d’une source policière. Les autorités locales se sont alors entrées en contact avec la famille de ce jeune étudiant originaire de Sainte-Marie. Elles se déploient également pour rétablir l’ordre dans la ville du grand port. Alors que certains observateurs craignent un dessous politique derrière cette grève qui s’est éclatée à Toamasina et au niveau des autres campus des autres villes, comme Antsiranana ou Vontovorona.
Profits douteux. Depuis quelques semaines, les universités sont en effervescence avec l’irruption des grèves des étudiants. Ces mouvements interviennent en pleine réforme menée par l’Etat pour la digitalisation de la gestion des bourses d’allocution d’étude au niveau des universités de Madagascar. Cette réforme secoue les anciennes pratiques, quelques fois douteuses, au sein de ces établissements d’enseignement supérieurs publics, quant à la gestion de la bourse. Y aura-t-il alors un lien entre ces deux évènements, la réforme et la grève, auxquels font face actuellement les campus universitaires ? En tout cas, le projet de digitalisation fait perdre à certains des décennies de profit douteux derrière l’ancien mécanisme.
Rija R.