C’est bien une logique d’affrontement qui s’est installée après la succession d’événements de cette semaine. Les positions se sont radicalisées au fur et à mesure. Le dialogue, même s’il pouvait à un moment donné sembler s’instaurer, a vite été rompu. L’opposition n’a jamais dévié de son objectif : mettre le gouvernement sous le feu des critiques. En face, le pouvoir qui a d’abord essayé d’ignorer les attaques dont il faisait l’objet, a commencé à changer d’attitude. Le gouvernement, pris à partie par cette opposition ayant trouvé de nombreux angles d’attaque, n’a pu que durcir son attitude. La décision prise par les députés de Tana de tenir un meeting ce matin sur la place du 13 mai est plus que jamais une source d’inquiétude car l’histoire semble se répéter. L’interdiction lancée par les autorités n’est pas anodine. Et l’affrontement semble inévitable. Les appels au calme et au dialogue qui se sont multipliés hier et avant-hier contrastent avec le ton enflammé des personnes qui se sont succédé sur les antennes de la radio de l’opposition. On a l’impression que le point de non-retour est atteint. C’est de nouveau la place du 13 mai qui va être le rendez-vous de la contestation. Ce sont les mêmes événements qui se répètent deux ans et demi après le lancement du mouvement des 73 députés. On verra comment se dérouleront les événements de ce jour. Les intempéries viennent, elles aussi, perturber la vie de la nation. Les pluies qui sont tombées sans interruption ces derniers jours ont perturbé la vie des citoyens. Les dégâts engendrés par ces ondées et ces rafales de vent sont innombrables et s’ajoutent à tous les malheurs d’ une population en difficulté. La météorologie nationale prévoit l’entrée d’une nouvelle dépression à l’intérieur des terres au début de la semaine prochaine. Il n’y a donc aucune éclaircie à espérer. L’avenir proche paraît plutôt sombre.
Sur le plan international, on constate une certaine accalmie sur le front de l’épidémie de la Covid-19. Le nombre de cas de contamination est toujours aussi élevé, mais il ne croît plus. Les campagnes de vaccination ont, semble-t-il, commencé à porter leurs fruits. C’est plutôt les difficultés d’approvisionnement des doses qui posent problème. Les yeux des Européens se tournent vers les laboratoires russes, chinois ou même cubains qui sont disposés à approvisionner les centres de vaccination. Mais pour le moment, ils n’ont pas encore reçu l’approbation du conseil européen de la santé. Les pays africains dont certains connaissent une deuxième vague de l’épidémie sont prêts à commencer leur campagne de vaccination si on leur en donne l’occasion.
Aux Etats-Unis, la période qui succède à l’ère de Donald Trump se déroule sans anicroche. Joe Biden a effacé de nombreux stigmates de cette présidence qui a bouleversé l’équilibre du monde. Le nouveau locataire de la Maison Blanche a imprimé sa marque dans les relations de l’Amérique avec le reste du monde. Au Moyen Orient, la géopolitique a changé. Israël, la Syrie, l’Iran et l’Arabie Saoudite ont découvert la nouvelle orientation de la politique des Etats-Unis.
Ce samedi 20 février est un jour plein d’incertitude. Serait-ce celui du calme et de la sérénité ou celui de l’affrontement ? L’histoire semble être un éternel recommencement. C’est sur la place du 13 mai qu’ont commencé les différents mouvements de contestation à Madagascar et c’est là que se déroule cette nouvelle manifestation.
Patrice RABE