La journée du samedi s’est déroulée sans trouble. On ne peut que se féliciter du déroulement des événements car la sagesse a prévalu. En vérité, le pouvoir a mis la ville en état de siège et les partisans de l’opposition ont été obligés de reculer. La stratégie des forces de l’ordre a payé puisqu’elles se sont rendues totalement maîtres du terrain et sont sorties vainqueur d’un combat sans combattant à cause du sens de responsabilité des manifestants qui n’ont pas cherché à faire d’esclandre. Certains diront que c’est un camouflet pour l’opposition, d’autres avancent qu’elle a montré la crainte qu’elle inspire au pouvoir en le forçant à mobiliser une véritable armée.
Recul de l’opposition, mais contexte identique
Le plan de bataille mis au point par les responsables des forces de l’ordre a été remarquable. Ce sont plusieurs centaines voire un millier de gendarmes, de militaires et de policiers qui ont été déployés sur le terrain. La stratégie employée a parfaitement réussi puisqu’ils ont bloqué les partisans de l’opposition à Tana et en dehors de Tana. Mais leur travail a été facilité puisque les les militants de l’opposition n’ont pas cherché à provoquer d’incidents et ont préféré reculer devant ces militaires prêts à utiliser la force. La chasse aux personnes vêtues de rouge a été systématique. Les leaders de “Miara-manonja” se sont donc abstenus de venir pour éviter d’être arrêtés. Certains commentateurs ont affirmé que la victoire du régime était totale car l’opposition avait reculé. Néanmoins, des observateurs plus neutres ont fait remarquer que la crainte inspirée par cette opposition a poussé les autorités à faire cette démonstration de force. L’avantage tiré est indéniable, mais cela ne résout rien car l’opposition est toujours présente et elle va continuer son offensive. Ses critiques ont marqué les esprits et elles resteront présentes. L’opposition a été obligée de reculer, mais le contexte général, lui, n’a pas changé.
Patrice RABE