
Les producteurs sur les Hautes terres s’imprègnent petit à petit du P-dipping. Cette technique accélère la croissance initiale du riz ainsi que la date de la floraison de la récolte.
Des avancées. Le P-dipping, qui consiste à imprégner les jeunes touffes de riz dans un mélange composé de boue, d’eau et d’engrais phosphaté juste avant le repiquage, commence à être adopté par les paysans. Bien que nous soyons encore dans la phase de test et que cette technique japonaise du projet Fy Vary ne soit pas encore homologuée, les résultats sont déjà palpables du côté de Behenjy, dans la région de Vakinankaratra. En effet, cette technique permet de réduire significativement la quantité d’engrais utilisée par les riziculteurs, soit jusqu’au tiers, tout en augmentant la production rizicole. C’est durant une séance de démonstration de cette technique à Behenjy que l’Ambassadeur du Japon à Madagascar, Yoshihito Higuchi, a fait savoir que cette technique contribue activement à l’autonomisation alimentaire de la Grande île. « Le changement climatique cause beaucoup de perturbations dans le calendrier cultural. Il est donc très important de raccourcir le cycle de production tout en améliorant la productivité», a-t-il souligné
L’application de cette technique peut se faire dans toutes les conditions climatiques des hautes terres centrales. Sous les conditions plus froides des hautes terres telles que Behenjy et Ambohibary, l’augmentation de la production est de 20% à 30% en moyenne par rapport à l’application conventionnelle d’engrais. « Cette technique ne demande qu’une faible quantité d’engrais à appliquer sur la parcelle et permet de réduire les dépenses. Le Triple super phosphate ou TSP est, jusqu’ici, le seul type d’engrais utilisé pour cette pratique », témoigne Nivo Mampionondraibe, une paysanne du côté de Behenjy. Le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Lucien Ranarivelo, quant à lui, a félicité les chercheurs malgaches au niveau du Centre national de recherches appliquées au développement rural (FOFIFA) d’avoir apporté leur savoir-faire dans la mise en œuvre de ce projet. Il a indiqué que la vulgarisation de cette technique à l’échelle nationale pourrait se faire d’ici deux ans après son homologation.
Narindra Rakotobe