
Onze tombeaux des rois Mahafaly de Linta ont été cambriolés depuis le début de l’année
Un chiffre alarmant pour les natifs. D’après le prince, Guy Ramanantsoa représentant du Roi Efionjonana, « comme il s’agit de monuments historiques nationaux qui témoignent de l’histoire du peuple malgache, les descendants n’en sont que des gardiens. Nous tenons donc à en informer les responsables gouvernementaux et la population ».
Selon Augustin Rakotoarison, historien, « Pour les Malgaches, le fasan-drazana est inséparable du tanindrazana. Le fasan-drazana est un des éléments constitutifs du tanindrazana. Ici le tanindrazana englobe les biens matériels et immatériels légués par les ancêtres à leurs descendants. L’adage « velona iray trano, maty iray fasana » exprime les vœux les plus chers et le plus intime de tout un chacun d’être enterré ou inhumé dans le tombeau familial qui se trouve au « tanindrazana ». Le fasan-drazana tient une fonction de rassembleur car tous les membres de la famille éparpillés à travers le territoire national devraient un jour y être enterrés. Ainsi, le châtiment le plus sévère et le plus cruel pour nous, c’est ce qu’on appelle « very faty », c’est-à-dire que la dépouille est portée disparue. »
Par ailleurs, d’autres royaumes coutumiers Mahafaly avaient enregistré les mêmes profanations, par des pilleurs de tombes, volant les morceaux d’argent enterrés avec les monarques à leur disparition, comme l’exige la tradition. Le prince Guy Ramanantsoa de tirer la sonnette d’alarme « si aucune mesure n’est prise pour arrêter les malfaiteurs, les ossements risqueront sûrement d’être volés à leur tour. Ce qui constituerait une perte inestimable pour la nation et l’histoire. » Pour rappel, les Mahafaly forment une ethnie du sud-ouest de Madagascar. Ils vivent sur un vaste plateau calcaire du même nom, entre le fleuve Menaranda et Onilahy.
Zo Toniaina