
Les marchands pillés et vandalisés à Vontovorona montent au créneau et accusent les étudiants d’être les auteurs de ces actes ignobles. Ils réclament que justice soit faite et que les responsables ne restent pas impunis.
Renversement de situation. Après les séries de manifestations estudiantines de l’École Supérieure de Polytechnique d’Antananarivo (ESPA) Vontovorona, c’est au tour des commerçants qui se trouvaient à proximité de cet établissement d’observer une grève. Pour exprimer leur ras-le-bol, ils ont érigé des banderoles où ils interpellent les forces de l’ordre à prendre les mesures qui s’imposent. « Non seulement ils ont saccagé nos biens mais nous sommes aussi bien obligés de nettoyer les parages après leur manifestation. De plus, nous sommes contraints de fermer nos commerces à chaque fois qu’ils descendent dans la rue, par peur d’être vandalisés. Nous craignons aussi pour nos vies car ces manifestations finissent toujours par des échanges de jets de pierres et de gaz lacrymogènes », s’indigne un marchand sur place. Dans la soirée du 2 février durant la manifestation estudiantine, une quarantaine d’étals a été incendiée et une boucherie a aussi été vandalisée et les manifestants ont pris avec eux tous les produits qui s’y trouvaient.
Les marchands n’ont pas prêché dans le désert car le maire de la commune rurale de Fenoarivo ainsi que la gendarmerie nationale sont venus les écouter. Ils ont indiqué que des mesures seraient prises pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise. Toutefois, aucune arrestation n’a encore eu lieu à l’heure où nous mettons sous presse. D’après le maire de la commune d’Alakamisy Fenoarivo , 140 marchands sont recensés sur place.
De l’autre côté, les étudiants rejettent les accusations à leur encontre. D’après leurs dires, des individus se sont infiltrés dans leur mouvement et ils ne sont pas les auteurs de ces pillages. À titre de rappel, ils sont descendus dans la rue dans la soirée du 2 février pour revendiquer le paiement de quatre mois de bourses avec équipement. Pour se faire entendre, ils ont érigé des barrages vers 18h. La tension est montée d’un cran vers 22h où ils ont saccagé tout ce qui était à leur portée.
Narindra Rakotobe