
L’ultimatum donné par les étudiants de l’école supérieure polytechnique de Vontovorona aux responsables étatiques pour payer leurs bourses d’études est arrivé à son terme. Deux étudiants ont été arrêtés hier.
Le calme apparent qui régnait au sein de l’enseignement supérieur public du pays s’est vite dissipé. Deux manifestations estudiantines se sont déroulées presque en même temps hier au sein de l’Université d’Antananarivo. Deux étudiants ont été arrêtés à Vontovorona. À l’accoutumée, les étudiants sont descendus dans la rue perturbant aussi bien la circulation que les commerces aux environs des lieux de manifestations. Les raisons qui les ont poussés à manifester sont (presque) les mêmes : le non-paiement des bourses d’études (cinq mois pour les étudiants d’Ankatso et quatre pour ceux de Vontovorona) et de l’équipement. Par ailleurs, les éléments des forces de l’ordre sont vite arrivés sur les lieux afin de dissiper les manifestants. Ce qui a provoqué, aussi bien à Ankatso qu’à Vontovorona, des affrontements entre les deux parties. À Ankatso par exemple, de 10h à 12h30 heures locales, étudiants et forces de l’ordre se sont lancés dans des valses d’affrontement durant lesquelles les premiers jetaient des pierres tandis que les seconds rappliquaient avec des gaz lacrymogènes. Du côté de Vontovorona, les affrontements entre les étudiants et les éléments des forces de l’ordre se sont soldés par deux arrestations.
Suite. Aussi bien les étudiants de la faculté des sciences d’Ankatso que ceux de l’école supérieure polytechnique de Vontovorona ont affirmé ne pas s’en tenir à la manifestation d’hier. Une lutte qui devrait « continuer jusqu’à satisfaction des revendications» , ont annoncé les étudiants grévistes. Il conviendrait de noter que ces manifestations sont survenues au même moment qu’une mission se déroulant à Toamasina de la présidence de la République concernant le processus de digitalisation du paiement des bourses d’études. Pour en revenir à la manifestation d’Ankatso, le fait que des éléments des forces de l’ordre ont pénétré dans l’enceinte universitaire pour traquer les manifestants n’aurait pas pu avoir lieu sans la levée de la franchise universitaire par le président de l’université d’Antananarivo, d’après beaucoup d’observateurs dont les étudiants grévistes. Une affirmation à laquelle le président de l’Université d’Antananarivo répond “l’Université d’Antananarivo n’a pas levé la franchise universitaire. Il faut noter que trois facteurs peuvent permettre de lever cette franchise : le flagrant délit, les catastrophes naturelles et enfin un ordre émanant du parquet. On ne sait pas actuellement lequel de ces trois facteurs ont permis à ces éléments des forces de l’ordre de pénétrer dans l’enceinte universitaire. Il conviendrait de poser la question aux forces de l’ordre”. Cette histoire ne semble pas prête de s’arrêter.
José Belalahy