
Didier Ratsiraka semble avoir mal à digérer la manière dont il avait été éjecté du pouvoir en 2001. Hier, lors d’une émission sur une télévision privée de la capitale, il a accusé Marc Ravalomanana d’avoir orchestré un coup d’Etat.
Didier Ratsiraka tente de lever le mystère autour de l’assassinat de Richard Ratsimandrava. Alors que ce colonel de la gendarmerie assurait le rôle de Chef d’Etat, il a été victime d’un assassinat le 11 février 1975. Aucune lumière n’a été faite autour de cette affaire qui a assombri l’histoire du pays et fait persister le doute sur certaines personnes, dont Didier Ratsiraka. Hier, lors d’une émission spéciale sur une chaîne TV locale, cet ancien président, et non moins membre du gouvernement Ramanantsoa, a affirmé qu’il n’a pas tué le colonel Richard Ratsimandrava.
Coup d’Etat. Didier Ratsiraka a toujours une dent contre le fondateur du groupe Tiko S.A. A. A chacune de ses sorties médiatiques, il n’a jamais manqué de soulever son départ mouvementé du pouvoir en 2001. Hier encore, lors de l’émission, il revient sur le sujet et accuse Marc Ravalomanana, qui l’a fait éjecter de la magistrature suprême, d’avoir orchestré un coup d’Etat à l’époque. Didier Ratsiraka semble ne pas être prêt à enterrer la hache de guerre avec son rival de toujours, même si d’après lui, les deux anciens présidents ont déjà procédé à la réconciliation.
Vaccin. Quant aux relations qu’il noue avec le président de la République, Didier Ratsiraka a affirmé, hier, qu’il « n’est pas un conseiller du président Rajoelina. Et « je ne suis ni opposant, ni partisan inconditionnel », poursuit-il. Mais il a, toutefois, fait les yeux doux au président de la République en annonçant certains contacts qu’il a fait avec le Chef de l’Etat et lui partage ses expériences sur certains sujets. Notamment sur la gestion de la crise sanitaire. Didier Ratsiraka affirme avoir constaté « plusieurs failles » et insiste sur l’utilisation du vaccin dans le pays ainsi que le retour de l’état d’urgence sanitaire. Il a déjà manifesté, récemment, son obédience en faveur de la vaccination de la population pour lutter contre la Covid-19. « Il faut que l’Etat facilite l’accès au vaccin », insiste-t-il lors de son intervention.
Confinement. Pour faire face à la deuxième vague de la pandémie qui commence à frapper le pays actuellement, Didier Ratsiraka roule également pour le retour du confinement dans le pays si les cas de contamination s’explosent. « Si l’Etat est responsable, le reconfinement est incontournable », a soutenu l’ancien président qui soutient au passage que « le confinement n’est pas une sanction ». Au contraire, « c’est une manière de protéger la population contre la propagation du virus », poursuit-il. Il suggère également le « renforcement des mesures sociales ».
Pouvoir régalien. Didier Ratsiraka a aussi répondu aux informations qui ont fuité dans la presse à propos de son initiative de recevoir à son domicile des politiciens dans un contexte où les bruits d’un remaniement gouvernemental deviennent insistants. « Je n’ai jamais proposé aucun nom au président de la République pour être nommer ni directeur, ni ministre, ni sénateur, ni à d’autres postes », a-t-il rétorqué. En tout cas, selon toujours Didier Ratsiraka, « choisir l’équipe qui lui convient est un pouvoir régalien du président de la République ». Toutefois, il a signalé qu’ « il y en avait autant de remaniement depuis et choisir un premier ministre dans le contexte actuel me semble être difficile ».
Règne. L’ancien président est-il toujours en train de tirer les ficelles derrière la scène politique malgré son âge et son état de santé. Du haut de ses 85 ans, et de ses 21 années de règne aux commandes du pays, il ne manquera pas d’intervenir sur les grandes questions actuelles. En effet, il a manifesté son étonnement concernant la gestion de l’affaire d’exportation illicite de 73,5 kg d’or en Afrique du Sud. Comment se fait-il alors qu’on ne connaisse pas, selon Didier Ratsiraka, les propriétaires de ces lingots d’or jusqu’à présent alors qu’on a déjà appréhendé les pilotes et d’autres complices dans le trafic.
Rija R.