L’ambiance politique est à la déstabilisation. A Mahajanga, on soupçonne les étudiants qui sont descendus dans la rue et pillés des marchands d’avoir été manipulés. A Vohémar, pas plus tard qu’hier, le meurtre d’un enfant de quatre ans a entraîné une émeute populaire aux lourdes conséquences. Le bureau de la gendarmerie ainsi que des habitations de gendarmes ont été incendiées. Les forces de l’ordre n’auraient pas permis les émeutiers de s’acharner sur le présumé coupable. Dans la capitale, l’Emmoreg est renseigné sur l’envoi de six cent individus issus des régions pour créer des troubles. Des fouilles opérées auraient déjà permis de détecter des bâtons et des machettes sur une soixantaine de personnes. Les renseignements confirment les velléités de déstabilisation.
Projet de déstabilisation
« Le chat parti, les souris dansent ». Le dicton semble se vérifier en ce moment. Le président de la République Hery Rajaonarimampianina est absent du territoire. A la tête d’une forte délégation il a participé avec une cinquantaine de chefs d’Etat au sommet USA-Afrique sur l’invitation à la Maison Blanche du Président américain Barack Obama. Il n’est prévu de rentrer que dans quelques jours après un passage à Paris. Pendant ce temps, la situation politique est à la cacophonie tandis que celle sociale se détériore. Et pour cause, le coût de la vie est en augmentation. Hausse par-ci, hausse par là. Carburant, PPN. Les difficultés de la population augmentent au lieu de diminuer à l’approche de la rentrée scolaire. Des politiciens qualifient la situation d’explosive sans manifester de l’inquiétude. Dans cette atmosphère, l’économie n’est pas en reste. La loi de finances rectificative qui a été adoptée par l’Assemblée nationale ne prévoit que 3% de taux de croissance d’ici la fin de cette année contrairement aux ambitions de 7% du programme général de l’Etat soutenu par le Premier ministre. Ce dernier estime que son gouvernement est sur la bonne voie. Qu’il enregistrera un résultat meilleur que ce qui est avancé dans la loi de finances rectificative. L’ambition affichée trouverait sa justification dans la réunion des conditions nécessaires pour garantir le développement. Le pays est libéré de toutes les sanctions qui l’ont handicapé. Les bailleurs de fonds sont de retour. Les investissements étrangers sont prometteurs. Le Président Hery Rajaonarimampianina a conquis la confiance des principaux partenaires économiques et financiers de Madagascar. Son offensive diplomatique a porté ses fruits. Il ne va pas revenir des Etats-Unis les mains vides. En effet, Madagascar figure parmi les bénéficiaires du soutien financier de 37 milliards de dollars à l’Afrique sur l’accès à l’électrification et la santé infantile. Un résultat que la déstabilisation politique risque d’anéantir si l’on n’y prend garde.
Zo Rakotoseheno