
Mission accomplie. Le gouvernement malgache, à travers le ministère de l’Economie, a gagné une bataille en décrochant un financement de 312,4 millions de dollars du Fonds Monétaire International au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC)
Dossier costaud
Les observateurs économiques s’y attendaient. Le dossier costaud présenté par l’équipe du ministre de l’Economie et des Finances Richard Randriamandrato a convaincu le Conseil d’Administration du FMI qui a donc approuvé cette nouvelle Facilité Elargie de Crédit que le FMI qualifie de “ paquet d’aide financière ” qui soutiendra la mise en œuvre de l’ambitieux programme de réforme économique des autorités visant à favoriser une croissance durable et inclusive et à réduire la pauvreté. Dans son communiqué, le FMI parle de réformes qui seront concentrées sur le renforcement de l’espace budgétaire pour permettre les investissements et les dépenses sociales indispensables, l’amélioration de l’environnement des affaires, l’avancement du programme de lutte contre la corruption et de gouvernance, et le renforcement du cadre de politique monétaire ainsi que le soutien de la stabilité financière. « La pandémie de COVID-19 continue de faire d’importants ravages humains et économiques à Madagascar, remettant en cause les progrès sociaux et économiques récents et créant des besoins de financement budgétaire et extérieur. Le programme des autorités, qui sera soutenu par un nouvel accord au titre de la facilité élargie de crédit, se concentrera sur le soutien à la reprise économique et la mise en œuvre de réformes structurelles pour accroître une croissance durable et inclusive réduisant la pauvreté », a déclaré Antoinette Sayeh, Directrice générale adjointe et présidente par intérim
Décaissement immédiat
Grâce à cet accord, Madagascar va entamer les relations à travers le Plan Emergence Madagascar avec l’aide des partenaires techniques et financiers. En effet, cette décision du Conseil d’Administration du FMI ouvre la voie au décaissement immédiat de 48,88 millions de DTS, soit environ 69,4 millions de dollars. Une confirmation de la confiance du FMI vis-à-vis du gouvernement malgache. Faut-il en effet rappeler qu’en avril 2020, le Fonds a déjà accordé à Madagascar, une aide d’urgence de 165,99 millions de dollars, et une autre aide de 171,9 millions de dollars en juillet 2020. En tout cas, cet accord du FMI qui fait office de patron des bailleurs va ouvrir le robinet d’autres bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. « Cet accord devrait aider à catalyser un soutien financier bilatéral et multilatéral supplémentaire », précise le FMI. Les perspectives sont d’autant plus bonnes quand on sait que pour le moment, le recours aux emprunts est encore largement envisageable en raison du fait que le surendettement de Madagascar est encore modéré. « Considérant que le risque de surendettement de Madagascar reste à un niveau modéré, les autorités prévoient de suivre une stratégie de gestion de la dette prudente s’appuyant sur des financements concessionnels pour accroître les investissements et sur l’amélioration de la gestion des investissements. Elles envisagent également d’élaborer des plans de contingence et d’atténuer les risques budgétaires, notamment en traitant le problème des passifs en lien avec la tarification des carburants et en mettant en œuvre le plan de redressement de la société JIRAMA avec l’appui de la Banque mondiale ». En bref, Madagascar est parti pour une nouvelle ère économique sous le signe de l’émergence.
R.Edmond.