Ce n’est plus un secret pour personne, le président sortant de l’ordre des journalistes et la ministre de la Communication ne s’entendent pas. Pour des responsables de communication, le courant ne passe plus. Quel comble ! Il est regrettable que 1 000 membres de l’OJM souffrent pour une pomme de discorde : 22 représentants de l’OJM voulus par la ministre, au lieu des six vice-présidents actuels.
Les dernières cartes professionnelles de l’OJM étaient émises en 2018 pour un mandat de quatre ans. Comme nous ne sommes pas en 2022, l’actuel président de l’OJM, Gérard Rakotonirina, n’a pas terminé son mandat. A cause du bras-de-fer entre la ministre de la Communication et le président de l’OJM, la décision 074/2020/MCC du 10 décembre 2020, fait constater la carence de l’Ordre qui ne répond pas aux souhaits de la ministre Lalatina Andriatongarivo et met en place à travers les 22 Régions, 22 Commissions Paritaires Régionales (CPR). La mésentente consiste à vouloir augmenter le nombre de vice-présidents (VP), selon les vœux de la ministre, idée initiée par des sénateurs, et la réticence de l’Ordre, car les dépenses occasionnées par 6 VP (1 par province) étaient déjà insupportables. Est-ce qu’il y aurait une visée politique en voulant augmenter le nombre de VP ?
Ainsi, les commissions paritaires en vue d’une nouvelle élection du président de l’OJM ont accompli leur devoir le vendredi 12 février, suivant un calendrier établi. Ils ont enregistré 65 dossiers, pour la Région Atsimo Andrefana, contenant « les documents requis, pour l’obtention d’une carte de presse professionnelle, contre 42 recensés en 2018. 24 journalistes de la région Androy ont fait parvenir leurs demandes, 28 Anôsy et 38 Menabe. Ainsi, chaque région est prête pour le cheminement vers l’étape suivante, Commission Paritaire Provinciale (CPP), composée de quatre membres comme la CPR : deux représentants de presse privée, d’un doyen des journalistes et d’un représentant de la presse publique. La CPP a fini de mettre ses observations le 26 mars. A première vue, il n’y a qu’un seul représentant de la presse publique, mais, dans l’ensemble, avec 115 districts, la presse publique va dominer largement et de loin. Donc, l’appréhension de l’OJM est légitime. Il craint que la presse publique s’impose et que l’issue du scrutin soit déjà connue. Les journalistes gardent un souvenir mitigé d’un président de l’Ordre émanant de la RNM.
Il est entendu qu’aucune commission paritaire n’a le droit d’éliminer ou d’écarter une demande quelconque, aussi farfelue qu’elle soit. Après la CPP tous les dossiers parviendront au CP Centrale à Antananarivo, munis de quelques observations constructives. L’originalité de la nouvelle organisation consiste à faire sa demande d’acquisition de coupe-files individuellement (avec attestation de travail ou des coupures de journaux pour preuve), ce qui révèle un avantage indéniable pour les Freelances, qui inondent le métier.
Selon les explications de la ministre de Communication, les journalistes sélectionnés, triés et listés par ces différentes commissions, vont élire le futur président de l’OJM, avec leurs cartes d’identité nationale (CIN) le jour du scrutin. Ainsi va s’ériger un nouvel ordre des journalistes et il y aura la passation, l’impression des nouvelles cartes de presse. Quid des journalistes qui n’ont pas fait la demande, donc non inscrits sur la liste ?
Charles RAZA