Rien que durant cette semaine sainte, la Grande-île accuse un lourd bilan avec plus d’une cinquantaine de décès dont la grande majorité à Antananarivo.
Le président Andry Rajoelina prononcera un discours à la Nation ce jour. Un discours très attendu durant lequel le chef de l’Etat annoncera certainement les nouvelles mesures dans le cadre de la lutte contre la COVID-19. Si l’on se réfère à l’évolution de la pandémie, la décision risquerait de tendre vers le renforcement des mesures et des restrictions, notamment à Antananarivo, Alaotra Mangoro, Antsinanana, Diana, Atsimo Andrefana, Anosy et Analanjirofo. En effet, si l’on s’en tient au bilan officiel publié hier, le taux de contamination reste très élevé au niveau de ces régions. La pandémie semble loin d’être maîtrisée. La Région Analamanga est désormais considérée comme l’épicentre de la COVID-19. Pourtant, l’on remarque que les gestes barrières et les mesures sanitaires ne sont pratiquement pas respectés aussi bien dans les transports en commun et les marchés qu’au niveau des lieux publics. Le port du masque et la distanciation sociale sont complètement bafoués notamment à Antananarivo et à Toamasina.
Mise en quarantaine. A l’allure où vont les choses, on s’achemine vers la mise en quarantaine de Tana. Bon nombre d’observateurs pensent que le président Andry Rajoelina va, logiquement annoncer, ce jour, la fermeture de la Région Analamanga. 130 sur les 272 nouveaux cas recensés hier se trouvent dans la Région Analamanga. Il y a 15 jours, le président Andry Rajoelina a annoncé la fermeture de Mahajanga et de Nosy-Be alors que le bilan à l’époque était de 45 morts en l’espace d’un mois (ndlr : du 18 février au 20 mars). Pourtant, rien que durant cette semaine sainte, la Grande-île accuse un lourd bilan avec plus d’une cinquantaine de décès dont la grande majorité était à Antananarivo. Les hôpitaux et les centres de traitement de la COVID-19 sont débordés et sont en manque d’équipements et de matériels tels que les concentrateurs d’oxygènes, nécessaires pour venir en aide aux patients qui ont des complications. En effet, d’après les informations, le nombre des cas graves ne cessent d’augmenter chaque jour. Avec la période de froid qui arrive, ce bilan risque de s’alourdir dans les jours qui viennent.
Reconfinement « de fait ». Certainement, le président de la République n’annoncera pas directement un reconfinement même si cela s’avère nécessaire aux yeux d’une grande majorité de la population pour combattre la pandémie. Un nouveau « fihibohana » risquerait de provoquer la colère des Malgaches. Pour éviter les contestations, le chef de l’Etat va probablement annoncer un reconfinement « de fait » et un reconfinement « déguisé » (c’est selon) où il encouragera le télétravail, la suspension de l’éducation et la cessation de toutes les activités provoquant des attroupements. Mais nul n’ignore que pour combattre cette pandémie, tout le monde doit assumer ses responsabilités en veillant sur le respect des gestes barrières et des mesures sanitaires.
Davis R