
Le lancement du Bus Class par la commune urbaine d’Antananarivo renvoie aux débats sur le principe d’inclusivité et de la prise en compte des personnes dans les politiques de gestion d’une cité.
«Lorsque la commune urbaine lance le concept de Bus Class, l’on est en droit de se poser la question de savoir pour qui ces fameux bus devraient servir. La classe comme on l’entend ici implique-t-elle les personnes en situation de handicap ou non?». Ce sont là les questions de Rivo, défenseur des droits des personnes en situation de handicap face au récent lancement des Bus Class par la commune urbaine d’Antananarivo. Notre interlocuteur de noter au passage que «l’accessibilité à ce type particulier de transport urbain et public ne se réfère pas obligatoirement aux niveaux sociaux de la population». «Je voudrais attirer l’attention sur l’accès physique des personnes à ces bus. Les dirigeants de la commune urbaine d’Antananarivo, lorsqu’ils ont pris la décision d’initier cette politique publique y ont-ils prêté attention ?», a interpellé notre source.
Considération. Le droit à la ville, stipulé dans les Objectifs du Développement Durable semblerait être encore loin pour la capitale malgache. Un droit qui vise, outre la mise en accessibilité des bâtiments publics, la mise en accessibilité des transports. «Des transports sûrs, accessibles et pour tous», soupire notre interlocuteur. Le fait pour la commune urbaine d’avoir initié les Bus Class serait encore une fois «la manifestation de la marginalisation des personnes en situation de handicap dans le processus de prise de décision des instances publiques». Une marginalisation qui «freine la participation sociale des personnes en situation de handicap». En effet, la prise en compte de ces personnes devrait être automatique dans toutes les décisions de développement initiées par les autorités publiques. Ce, pour les seules raisons qu’elles ( les personnes en situation de handicap) devraient disposer de «l’autodétermination» comme les personnes qualifiées de «normales» par la société. Question accessibilité, il conviendrait de noter que quatre villes du pays disposent des «chartes de la ville accessible» permettant aux personnes à leurs habitants de bénéficier d’infrastructures favorisant l’accessibilité à certaines infrastructures. Charte que la capitale malgache devrait avoir…….au XXIème siècle.
José Belalahy